Les habitants du 62, boulevard Bougara, situé en plein cœur d'El-Biar, en face de Djenane El-Mithak, ne savent plus à quel saint se vouer pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur le danger qui les guette depuis 2007. En effet, leurs habitations menacent ruine à tout moment, notamment en ces temps de secousses telluriques et intempéries. L'inquiétante menace remonte à l'été 2007, quand les habitations, déjà pas trop solides, ont été fragilisées davantage suite à la démolition d'une plate-forme de terre et de roches alors que le propriétaire de cette parcelle n'avait qu'un permis de démolition de la maison située en contrebas de cette plate-forme. Conséquence : tout le site, les maisons situées de part et d'autre de ce “précipice” et la rue au-dessus, se trouve en danger. Le rapport d'un cabinet de géologie et d'hydrogéologie sollicité en novembre 2008 le confirme clairement : “(…) Toutes ces raisons nous amènent à insister sur le danger imminent engendré par cette récente excavation. Elle met en danger la sécurité des bâtisses mitoyennes et de la route en amont (la rue Rabah-Bourbia). En effet, des visites périodiques du site révèlent une évolution négative de la stabilité des falaises, du fait des nombreux arrachements constatés. De plus, le site se trouve en zone de forte sismicité, ce qui pourrait contribuer dangereusement à sa déstabilisation. Pour toutes ces raisons, il est urgent de procéder à la stabilisation du site.” Quand les bulldozers avaient commencé à s'attaquer à cette plate-forme, en août 2007, les habitants s'étaient précipités à plusieurs reprises pour alerter le service d'urbanisme d'El-Biar du danger d'une telle démolition qui faisait trembler les murs de toutes les bâtisses mitoyennes. Venus sur les lieux, les fonctionnaires de ce service n'ont pas arrêté les travaux et les engins ont continué pendant plusieurs semaines jusqu'à excaver pas moins de 25 m de profondeur à partir de la rue Bourbia. En arrachant cette plate-forme et en laissant les parois de tuf à nu et ayant creusé jusqu'à faire surgir une nappe d'eau, tout le site se trouve à présent fragilisé et exposé à la pire des catastrophes. C'est l'avis des experts. Le rapport technique insiste sur le fait qu'il est impératif de procéder à la stabilisation du site pour arrêter la fragilisation des fondations des maisons mitoyennes et de la rue qui est située au-dessus de ce précipice. Surtout que des affaissements ont été constatés, en juillet 2009, dans certaines maisons mitoyennes. Malgré les démarches des habitants qui les informent, leur font des lettres et des rapports, les responsables de l'urbanisme, et à travers eux l'APC d'El-Biar sont aux abonnés absents. Attendent-ils une secousse sismique qui fera tout tomber et occasionnera des drames humains et des dégâts matériels qu'ils feront semblant de regretter, ou comptent-ils sur l'impunité, en espérant que les poussées géologiques ou l'activité sismique ne manifesteront leurs effets dès leur mandat achevé ?