Alors qu'à Boumerdès, les sinistrés continuent par vagues successives à libérer les chalets pour regagner leurs nouveaux logements, à Heuraoua, dans la wilaya d'Alger, de nombreuses familles dont les habitations ont été classées rouge 5 par le CTC sont toujours sans toit. Deux ans et demi après le sinistre du 21 mai 2003, rien n'a été offert à ces familles pour leur permettre de quitter leurs habitations qui risquent de s'effondrer d'un moment à l'autre. En exemple, ces 16 familles sinistrées, qui logent dans un hangar situé juste en face du nouveau siège de l'APC de Heuraoua, ne savent plus à quel saint se vouer pour régler leur problème. “On ne nous a attribué ni chalets, ni aides au loyer, ni aides à l'installation et le maire ne veut pas nous recevoir”, affirme le jeune Hocine qui cohabite avec son père dans cette bâtisse qui menace ruine. Son voisin Ali nous invite à voir de plus près la misère qu'endurent ces familles, surtout pendant l'hiver. Le hangar entouré des bâtiments de l'Eplf et de la Cnep est situé au cœur de la ville. Il n'y a ni eau potable ni gaz de ville, alors que sur les murs apparaissent de loin des fissures béantes d'où s'infiltrent l'eau de pluie et un vent glacial. Le vieux Omar Louzani qui y réside depuis 1959 raconte : “Le hangar date de la période coloniale. Au lieu qu'il soit démoli pour servir à la construction de nouveaux bâtiments, la mairie continue à nous traiter d'indus occupants.” Ces familles qui encourent toujours le danger n'ont pu bénéficier des aides prévues par le décret N°3-284 de août 2003 alors que des sinistrés de la wilaya de Boumerdès qui vivent la même situation ont eu droit à toutes les faveurs de cette loi. “Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures ?” s'interrogent ces sinistrés qui ajoutent que la police a fait son travail en établissant un PV de constat. En effet, le hangar devait être démoli, cependant cela n'a pas été fait ! Or, le code communal ne souffre d'aucune ambiguïté en la matière puisqu'il appartient au maire de faire démolir les constructions menaçant ruine et qui présentent un danger certain pour la population. Ces sinistrés s'interrogent sur l'absence de contrôle et de suivi dévolues aux différentes administrations. Nous avons tenté de connaître la version du maire de Heuraoua ; il nous a fixé rendez-vous deux jours après. Mais quand on s'est présenté à l'APC, il nous a signifié par le biais d'un de ses employés qu'il est occupé… M. T.