Battu à Lyon (1-0), le Real Madrid, bâti à coups de millions d'euros par Florentino Perez, risque la catastrophe : l'élimination dès les 8es de finale de la Ligue des champions pour la sixième année consécutive, un affront qui ferait trembler la Maison-Blanche. “Nous ne pourrons pas nous permettre une seule erreur à Bernabeu au retour” (le 10 mars), a prévenu le directeur sportif, Jorge Valdano, sur la chaîne TVE. Le Real néo-Galactique, qui a dépensé 250 millions d'euros cet été pour recruter notamment les Ballons d'Or 2007 (Kaka) et 2008 (Cristiano Ronaldo), connaîtrait un accident industriel en cas d'élimination contre Lyon, nain européen dont la meilleure performance reste une demi-finale de Coupe des coupes en… 1964. Une sortie contre l'OL serait jugée en Espagne indigne du club le plus titré d'Europe, qui vise une 10e C1 et surtout une finale à Santiago-Bernabeu devant son public, le 22 mai. “cela a été une mauvaise soirée”, a ajouté Valdano. “À aucun moment, nous n'avons été nous-mêmes. Mais nous avons un effectif suffisant et nous jouerons sur un meilleur terrain qu'à Lyon au retour.” L'excuse d'un mauvais terrain est-elle recevable pour une équipe dotée de tant de talents ? La presse n'a pas été tendre avec le Real, mercredi. “Madrid a rendu compliquée une qualification facile et Lyon obtient un résultat qu'on pourrait accepter dans un enfer connu, mais pas sur le terrain du 4e du championnat de France”, écrit le quotidien sportif As. Face à l'habituel buisson de micros qui pousse spontanément sur son passage, Cristiano Ronaldo a conjuré la malédiction des 8es de finale : “Ça va changer, ok ?” a-t-il martelé. “Il ne faut pas s'inquiéter, a ajouté la grande star de l'équipe. Nous restons confiants, nous pouvons gagner le match retour et nous qualifier, nous avons assez d'expérience” Mais Ronaldo, après quelques déviations subtiles en première période, a été mis sous l'éteignoir par la défense lyonnaise, de quoi s'inquiéter quand même… Quant à Kaka, l'autre star du Real, il a été bien tristement transparent à Lyon. Ces petites formes individuelles ont souligné le problème récurrent du Real depuis le début de la saison : Manuel Pellegrini, l'entraîneur chilien, n'a toujours pas trouvé un jeu collectif dont la fluidité puisse soutenir la comparaison avec celle du Barça, son grand ennemi. Comme Cristiano Ronaldo, le défenseur Alvaro Arbeloa, une des autres recrues de l'été (ex-Liverpool), entonne le même air martial mobilisateur. “Nous n'avons pas donné l'image que nous souhaitions, mais nous avons confiance, nous allons remonter”, a-t-il dit à www.marca.com. C'était un de nos matches les plus mous de la saison, mais il faut être positif parce que nous avons la solution.” Il le faut, sinon adieu la finale à domicile ! “Le rêve blanc est en danger”, s'est inquiété le journal Marca.