La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a vivement critiqué la dernière sortie médiatique du ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, en lui proposant de s'occuper des affaires de son pays au lieu de s'en prendre encore une fois à l'Algérie. En effet, le chef de la diplomatie française a estimé que la relation entre la France et l'Algérie sera “peut-être plus simple” lorsque la génération de l'indépendance algérienne ne sera plus au pouvoir. Une déclaration qui n'a pas échappé à Louisa Hanoune qui qualifie ces propos d'“inacceptables”. Hanoune n'a pas pris de gants pour fustiger le ministre français qui, dit-elle, doit surtout “s'occuper des affaires de son pays”. “Ce tristement célèbre ministre va droit dans l'ingérence dans les affaires internes de notre pays. Cela n'est pas étonnant, lui qui en avait l'habitude avec son devoir d'ingérence humanitaire dont il a usé et abusé bien avant. Ce supplétif de l'administration américaine doit regarder autour des affaires de son pays avec la Guadeloupe et la Martinique qui sont considérées comme un cuisant échec pour la France. Kouchner doit savoir que nous sommes tous des enfants de l'indépendance. La France a aujourd'hui perdu toutes ses valeurs d'avant 2002.” Cela dit, la position de Kouchner ne reflète en rien la position du peuple français, selon la porte-parole du PT. “Ce sieur doit savoir que nos relations doivent reposer sur un respect mutuel”, dit-elle encore. Louisa Hanoune a survolé plusieurs sujets au cours de cette conférence organisée à la bibliothèque communale de Belfort, ceci sans oublier la crise qui subsiste depuis quelques mois entre Alger et le Caire avec ses conséquences, notamment la pénurie de gaz butane en Egypte et l'avenir en ballottage d'Orascom en Algérie. “L'Egypte doit rembourser ses dettes et doit respecter les clauses des contrats avec l'Algérie, notamment celle liée à la destination. L'Algérie leur fournit du gaz, mais ce gaz est destiné au peuple égyptien, et ne doit pas être transféré en Israël. Quant à Orascom, elle n'a plus sa place en Algérie”, dira-t-elle. La corruption n'a pas été en reste. La porte-parole du PT a évoqué au passage la gestion des hydrocarbures, sans oublier l'affaire BRC. “Ils se sont permis des biens aux Etats-Unis et des villas d'une valeur de trois milliards de dollars, ce qui représente 1 million de logements ruraux. Un argent qui aurait bien profité au ministre de l'agriculture, Benaïssa. Mais la réforme ne peut se faire sans une justice indépendante”, assénera-t-elle, demandant au passage l'annulation du contrat avec la société Dubaï world port. Enfin, Hanoune souhaite voir le Premier ministre et son ministre de la santé se pencher sur le problème des praticiens qui sont en grève depuis neuf semaines. Pour elle, “il n'y a qu'une seule voie, celle du dialogue. Les praticiens sont victimes du mépris des autorités, à commencer par le ministère de la santé. L'état a négocié avec les paramédicaux, pourquoi pas avec les médecins ?”, s'est-elle interrogée.