Elle appelle à la tenue d'un référendum populaire “pour connaître l'opinion des Algériens sur l'adhésion de l'Algérie à ce qui est appelé l'Union pour la Méditerranée”. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a appelé jeudi passé à la tenue d'un référendum populaire sur l'adhésion de l'Algérie à l'Union pour la Méditerranée (UPM). Mme Hanoune a souligné, dans une allocution à l'ouverture des travaux de la deuxième session du conseil national du PT, que son parti appelle à la tenue d'un référendum populaire “pour connaître l'opinion des Algériens sur l'adhésion de l'Algérie à ce qui est appelé l'Union pour la Méditerranée”. Mme Hanoune ne voit, en effet, dans ce projet qu'une normalisation des relations avec Israël et plus encore, estime-t-elle, il “prépare des choses qui ne servent en rien l'intérêt des pays de la rive sud de la Méditerranée”. La porte-parole du PT ajoute ainsi son grain de sel à une position de réticence maintes fois exprimée par les officiels algériens à l'égard du projet en question. S'il n'est pas certain que l'idée de Mme Hanoune trouve écho auprès des responsables du pays, il apparaît clairement que son avis serait largement partagé au niveau des institutions. Il y a trois jours seulement, le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a exposé, très diplomatiquement d'ailleurs, ce que pense Alger du projet cher au président français Nicolas Sarkozy. Il a en effet trouvé que le contenu du projet d'UPM restait flou. En des termes tout aussi pesés, il a, d'une certaine manière, renouvelé les réserves émises par l'Algérie sur ce projet de nouvel ensemble régional, tout en maintenant, évidemment, tout le suspense voulu sur la présence ou non du président Bouteflika au somment de Paris. Ce sujet d'actualité régionale sera, sans aucun doute, au centre de la visite qu'effectuera à Alger le Premier ministre français François Fillon. Après la visite jugée par les observateurs complètement ratée de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, M. Fillon tentera de convaincre Alger de l'intérêt et des bienfaits de l'UPM pour les pays de la région. Mais il faut dire que sa mission s'annonce déjà ardue puisqu'il n'existe aucun signe annonciateur d'un changement dans la position de l'Algérie. Et, apparemment, tant que le flou persiste au niveau du contenu et des objectifs de ce projet, la position de l'Algérie va rester tout aussi floue. C'est ainsi que se résume la perception d'Alger vis-à-vis de l'UPM, un projet qui n'emballe pas grand monde de ce côté-ci de la Méditerranée. L'UPM n'a pas été la seule cible de Mme Hanoune lors de son intervention. Elle s'en est également prise à l'OTAN. Evoquant ce qu'elle appelle la courtisanerie de l'OTAN à l'égard de l'Algérie, elle a considéré, à ce propos, que “l'Algérie et l'OTAN ne partagent nullement les mêmes préoccupations et objectifs”. “La question ne concerne pas la souveraineté nationale mais la sécurité de l'Etat dont la politique repose sur la prévention et non l'hostilité”, relève-t-elle. Evoquant le contexte économique mondial, elle a indiqué que la situation interne dépend en grande partie de ce qui se passe dans le monde, qualifiant “le système capitaliste de danger pour la civilisation humaine du fait de la crise économique et financière qui frappe le monde”. Cette dernière, a-t-elle dit, a causé une “régression de la croissance et une aggravation alarmante des problèmes d'alimentation, de chômage, de conflits et de guerres”. Pour faire face à cela, elle propose “une rupture définitive avec les politiques du système capitaliste et ses organisations qui ont été néfastes pour le monde”. Hamid SaIdani