Le rideau est tombé avant-hier sur le campement d'Abalessa, clôturant ainsi la première édition du Fiataa. Les réjouissances avaient débuté vers 16h30 avec, en premier lieu, une visite du musée du site et du monument (tombeau) de Tin Hinan. Le musée, inauguré par le président de l'APC d'Abalessa, est en réalité un poste de garde contenant aussi une salle d'exposition où on peut trouver des photos, deux vitrines à l'intérieur desquelles des objets ayant appartenu à la reine Tin Hinan. Un écran plasma, fixé au mur, laisse défiler des images en boucle. Juste après, les festivaliers grimpèrent la petite colline où se trouve le tombeau de la mère de tous les Touareg. Ensuite, direction le campement. Deux vernissages nous attendaient. Le premier concerne les travaux des ateliers. Sous un chapiteau, des photographies et les dessins des enfants qui ont participé tout au long du Fiataa. Ces derniers ont reçu des attestations de participation. Quant au second vernissage, c'était l'installation du plasticien algérois Arezki Larbi. Festival oblige, le travail présenté gravitait aussi autour de Tin Hinan. Le concept consistait à reconstituer, en quelque sorte avec une approche artistique, le tombeau de la reine de l'Ahaggar. Ou plutôt à reconstituer son mythe, sa légende, sa réalité. 19h passé: le commissaire du Fiataa, Farid Ighilahriz, monte sur scène et prend la parole annonçant la clôture de la première édition du festival. Dans son bref discours, il remerciera “le public, le ministère de la Culture qui a institutionnalisé le festival, la wilaya de Tamanrasset et toutes les personnes qui ont veillé à l'organisation de ce festival”. Il remerciera, entre autres, les festivaliers, les “pays frères et amis” qui ont accepté de participer, ainsi que les conférenciers spécialistes venus d'Algérie et de France. Lui succédant, le chef de l'APC d'Abalessa abondera dans le même sens, en remerciant particulièrement, en son nom, celui de l'exécutif communal et les habitants de la localité “la délégation de la RASD, invitée d'honneur, ainsi que le wali de Tamanrasset pour l'aide apportée à la réussite du festival”. De suite, place à la musique. Les groupes se succèdent. Rien à dire, à chaque passage, c'est le feu qui est allumé. Une ambiance plus que festive. Le public applaudissait, criait, chantait. Le délire. Plus les minutes s'égrenaient, plus on se sentait envahir par une douce sensation de bien-être, de liberté. Oui, c'est l'amdouda. Cette folie du désert qui prend les gens du Nord. Plus rien n'existait. Plus de stress, plus de fatigue. Tout s'est envolé. Subitement, par magie. Une communion entre les présents et les éléments cosmiques. L'espace de cinq jours, Tin Hinan, reine de l'Ahaggar et mère de tous les hommes bleus, était là. Présente, on la sentait parmi nous. Protectrice, aimante. C'est ce qu'on dit d'elle. On était tous ses enfants !