L'Administration Obama a dépêché à Alger la responsable du dossier nucléaire pour tenter de convaincre ses homologues algériens de la nécessité de réussir la conférence internationale, prévue en mai prochain à New York, sur le protocole additionnel du Traité de non-prolifération (TNP). Officiellement, la mission de Mme Susan F. Burk, représentante spéciale du président Obama pour la non-prolifération nucléaire, consiste à s'assurer que les visions algérienne et américaine sur la non-prolifération et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques convergent. Mais, officieusement, le dossier du nucléaire iranien ne pouvait être éludé, notamment en ce moment où le bras de fer entre Téhéran et Washington se durcit et l'éventualité de nouvelles sanctions n'est pas écartée. Même si Mme Burk nie avoir évoqué le dossier avec ses homologues algériens, on sait que l'Administration Obama ne néglige pas les voies diplomatiques pour parvenir à un règlement de ce dossier. L'Algérie, qui entretient de bonnes relations avec l'Iran et qui défend le droit de ce dernier à se doter de la technologie nucléaire civile, pourrait jouer le rôle d'intermédiaire en vue de réduire le fossé qui sépare les deux antagonistes. Ceci étant, l'Iran, comme l'a bien rappelé Mme Burk, est signataire du TNP, contrairement à Israël, au Pakistan et l'Inde. Ces trois pays restent une exception à la règle, puisque 189 pays adhèrent au TNP. La représentante de M. Obama, qui effectue sa première visite en Algérie, dans le cadre d'un périple qui l'a conduite en Afrique du Sud, n'a pas tari d'éloges sur le rôle joué par l'Algérie en matière de désarmement. Tout en rappelant que l'Algérie avait présidé, par le biais de son ambassadeur à Washington, la dernière conférence tenue en 2000, elle a salué le rôle actif joué par l'ambassadeur d'Algérie à Genève lors de la dernière réunion sur le désarmement. Mme Burk a affirmé qu'il n'y avait “absolument aucune inquiétude concernant le programme nucléaire algérien”, tout en indiquant que son pays connaissait parfaitement le programme algérien et qu'une convention de jumelage entre laboratoires algériens et américains existait. L'oratrice a indiqué que les deux pays partageaient les mêmes visions en matière de désarmement. Elle a émis le vœu de voir la conférence de New York aboutir à la signature du protocole additionnel du TNP et permettre de renforcer le rôle de l'AIEA, à travers sa dotation en ressources suffisantes. Les Américains comptent, selon elle, donner un nouveau souffle à cette agence, sans donner d'amples précisions sur la nature des changements espérés par l'Administration américaine au niveau des missions et des prérogatives de l'AIEA. Enfin, pour ce qui concerne le cas israélien, qui reste une exception, Mme Burk a rejeté l'accusation selon laquelle son pays “joue le double jeu”. Elle a estimé que son pays “œuvre à ce que tous les pays signent le TNP”.