Ils étaient présents à la première édition du Festival culturel international Tin Hinan – Abalessa des arts de l'Ahaggar. Elle disait des contes. Il jouait de la musique. Leur présence a beaucoup marqué les enfants présents. Elle, c'est Sabine Pakora. Elle est artiste. Double casquette : comédienne et conteuse. Lui, c'est Moussa Koïta… Il est artiste aussi. Avec plusieurs cordes à son arc : musicien, compositeur, arrangeur. Il est aussi griot. Elle est d'origine ivoirienne vivant en France. Il est du Burkina Faso. Ils se sont rencontrés en septembre 2009. “On s'est rencontré au Burkina Faso. Je travaillais avec un metteur en scène à l'occasion d'un spectacle d'Hassan Kouyaté. C'était une adaptation de l'Iliade, d'Homère (…)”, dit Sabine. Depuis, c'est le coup de foudre artistique. Leur point commun : l'Afrique et toutes ses richesses culturelles.Anthropologue, Sabine Pakora n'a rencontré aucun problème pour passer à l'art : “C'est la danse qui m'a emmenée à l'anthropologie. En fait, c'est l'art qui m'a poussée à suivre ces études.” Et d'ajouter : “Ça me permettait d'avoir une réflexion personnelle par rapport à ce que je faisais, la danse et la culture africaine.” Quant à Moussa Koïta, il est issu d'une famille d'artistes de père en fils. Ce sont eux qui jouent dans les fêtes et autres évènements au Burkina Faso. À propos du travail avec Sabine, il dit que “le projet monté ensemble est très bien. Il met en avant tous les avantages qu'elle a au niveau de la comédie. Le conte va avec ce que je fais dans la musique, la danse, en tant que griot”. Mais pourquoi avoir choisi le conte ? Parce que l'Afrique a toujours été réputée pour ses histoires qui caressent l'enfance de chacun de ses habitants. La tradition orale, même si elle est perdition, contribue à la longévité de ces contes. “C'est important pour les Africains, car le conte éduque les gens et transmet l'histoire”, dit Moussa, le griot. Lors de la première édition du Festival culturel international Tin Hinan – Abalessa des arts de l'Ahaggar, leur spectacle a rencontré un grand succès. Enfants et adultes ont beaucoup apprécié. Même si le handicap de la langue était perceptible, ceci n'a pas empêché l'installation d'une interactivité plus que certaine. Le public réagissait à tout ce que leur proposait le duo. Des éclats de rire fusaient. Attestant de cette compréhension. Dans son travail, Sabine privilégie beaucoup les comptines venues d'Afrique. Son travail est interactif. Il est modifiable à souhait. Selon la demande et surtout la réaction du public. Pour elle, “la musique et la danse sont un bon média pour comprendre mieux le conte”.