Dans l'espoir d'apaiser la tension, particulièrement après les émeutes de Bassorah, les Américains annoncent leur intention de présenter au Conseil de sécurité de l'ONU, cette semaine, un nouveau projet de résolution sur la reconstruction de l'Irak. Sur le terrain, les attaques contre les forces US se poursuivent quotidiennement. C'est la grande offensive diplomatique pour les Etats-Unis, qui cherchent à sortir du bourbier irakien. Outre la visite du sous-secrétaire d'Etat, William Burns, dans la région du Moyen-Orient pour faire le point sur le plan de paix israélo-palestinien et la question irakienne avec les pays arabes, Washington prépare un projet de résolution sur la reconstruction de l'Irak, qui sera présenté au Conseil de sécurité des Nations unies au courant de cette semaine. L'objet de cette résolution est de mettre en place une mission onusienne, qui aura la charge de superviser le Conseil de gouvernement transitoire irakien, installé le 13 juillet dernier par les Américains. Ce sera le meilleur moyen de donner la légitimité, qui faisait défaut jusqu'à présent, à la nouvelle institution irakienne, qui n'a été reconnue par aucun pays. Mais, il semblerait que le texte élaboré par les Américains ne donne pratiquement pas de pouvoir à l'organisation des Nations unies. Celle-ci, censée jouer un rôle central, devra se contenter d'une mission de supervision sans pouvoir de décision. L'engagement des pays, qui étaient hostiles à une guerre contre l'Irak, est tributaire de l'adoption de la nouvelle résolution et également de son contenu. En effet, il faudrait que l'ONU soit dotée de prérogatives réelles dans la reconstruction de l'Irak, pour voir Paris, Moscou ou Berlin prendre part à l'opération. En attendant, les Etats-Unis ont lancé un appel à tous les pays arabes et musulmans pour contribuer à la reconstruction de l'Irak. Quant à la situation sur le terrain, le calme est revenu hier à Bassorah après deux jours d'émeutes, à cause de la pénurie de carburant et d'électricité. Un mort et douze blessés Irakiens ont été enregistrés, en plus des sept soldats britanniques blessés. Les forces britanniques ont tué trois Irakiens dimanche et ont occasionné des blessures à dix autres, lorsqu'elles ont riposté à des tirs dans la province de Missan au sud-est du pays. Dans la région de Bagdad, de nouvelles attaques contre les forces US ont été signalées au cours de la même journée. Sept soldats américains ont été blessés par les assaillants irakiens, lors de ces opérations de résistance. Un Irakien et sa fille de six ans ont été tués par les militaires US à Bagdad. À Baaqouba, 66 kilomètres à l'est de la capitale irakienne, théâtre de nombreuses attaques anti-américaines ces dernières semaines, une offensive à l'explosif contre un commissariat de police a coûté la vie un G.I's et deux autres ont été blessés. Ce décès porte à 57, le nombre de soldats américains morts au combat en plus des 60 autres tués par des " tirs amis " ou accidentellement. Par ailleurs, deux policiers irakiens ont été tués par balles samedi par les militaires US. Le premier était soupçonné d'être un assaillant, alors que le second tentait de se rendre. K. A.