En sortant de sa réserve, la famille du défunt remet en cause la déclaration faite la veille par le ministre de l'Intérieur. Ce meurtre n'a rien à voir avec une affaire personnelle. Une semaine après l'assassinat du directeur général de la Sûreté nationale Ali Tounsi, sa famille a rendu public hier un communiqué de presse à travers lequel elle entend remettre les pendules à l'heure. Une conférence de presse était prévue initialement au domicile du défunt. Mais la famille a opté pour un communiqué. La famille Tounsi sort de sa réserve et récuse cette version des faits qu'elle qualifie d'ailleurs de “tendancieuse et prématurée”. Dans sa déclaration, la famille affirme que “ces commentaires qui donnent un caractère personnel aux motivations de l'assassin ne peuvent laisser indifférente la famille du martyr qui s'élève avec force contre ce type de comportement”. Et d'ajouter plus loin et de manière catégorique : “Contrairement à ces affirmations infondées, la famille du martyr tient à souligner avec force que ce dernier n'avait aucun problème personnel avec son assassin ni d'ailleurs avec quiconque, en témoignent des nombreuses marques de sympathie provenant de la société civile et plus particulièrement, la classe dite populaire.” La famille Tounsi a tenu également à préciser et contrairement aux premières informations contenues dans le premier communiqué du ministère de l'Intérieur du 25 février que “le défunt a été assassiné froidement, lâchement et en toute conscience dans son bureau de la DGSN alors qu'il s'apprêtait à tenir une réunion avec des directeurs centraux”. Le communiqué poursuit en ajoutant que “Ali Tounsi est mort debout dans son bureau en patriote et au service de l'Etat dans le cadre de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes”. Le communiqué conclut par “la reconnaissance de la famille à tous les citoyens pour leur soutien et leur compassion pour la perte de l'homme de principe et de tolérance que fut si El-Ghaouti”. La déclaration de la famille du défunt intervient au lendemain de la sortie du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, qui a affirmé en marge de l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale que le crime dont a été victime Ali Tounsi s'est déroulé “sans témoins” et qu'il s'agit d'une affaire entre deux hommes, en l'occurrence le défunt Ali Tounsi et son assassin le colonel Oultache. Le ministre de l'Intérieur avait également indiqué que l'affaire de l'assassinat de l'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), feu Ali Tounsi, est “sous la responsabilité du ministère de la Justice”. “Il est vivant et est entre les mains de la justice”. La justice “fera son devoir en toute liberté et sérénité et rendra publics les résultats de l'enquête dans le respect de la transparence”, a-t-il conclu.