résumé : Houria retient sa nièce qui s'apprête à rentrer à la cité de jeunes filles. Lorsque Kamélia rentre, elle doit répondre aux questions de sa mère. Lydia ne souffle mot, tourmentée par les sentiments qui la rongent depuis des heures. Si seulement Kamélia n'était pas de son sang… 9eme partie Les quelques semaines qui les séparent de la fin de l'année paraissent une éternité à Lydia. Elle reste à la cité de jeunes filles et n'est plus retournée chez sa tante. Elle a envie de rentrer chez ses parents. Depuis le jour où elle a connu Samir, elle n'est plus la même. Elle s'efforce de ne rien montrer de ce qui la ronge mais son visage pâle et ses yeux tristes l'expriment malgré elle. Ses camarades ne la reconnaissent plus. Elle, qui d'habitude, est une vraie pie, garde le silence pendant des heures. Le regard dans le vide, il faut la secouer pour la ramener sur terre. Elle les surprend encore plus quand elle refuse de sortir avec elles. - Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ? - Rien... - On ne te reconnaît plus, dit l'une des camarades. Tu pourrais au moins nous confier ce qui te tourmente. Peut-être qu'on pourrait t'aider ? Lydia secoue la tête et soupire à fendre l'âme. Dans sa situation, personne ne peut l'aider. Son cœur ne bat plus que pour le souvenir d'un regard noir. Nouveau soupir, nouveau moment où elle s'égare dans des méditations qui ne la mènent nulle part. Ses camarades la laissent et sortent prendre l'air. L'une d'elles se fera aborder par Zoubir. Le petit ami de Lydia est intrigué par son comportement. Elle le fuit. Cela fait plusieurs jours qu'il tente de l'approcher. - Ecoute, il faut que je la voie, la prie-t-il. J'ignore pourquoi mais elle m'évite sans raison. Je voudrais savoir pourquoi. - Je suis désolée mais elle refuse tout contact même avec nous, répond la jeune fille. On a tout fait pour qu'elle sorte. -Va lui dire que c'est son jeune frère qui l'attend, je t'en prie… La jeune fille, touchée par sa détresse, accepte de retourner à la chambre. Lydia est toujours perdue dans ses pensées quand elle rentre. Elle doit la toucher à l'épaule pour lui faire prendre conscience de son retour. - I1 y a ton frère dehors. Il veut te voir. Lydia fronce les sourcils. Son frère ici ? Sa présence la surprend. Elle panique en pensant au pire. Elle prend une veste et l'enfile sur son pyjama. - Ce n'est pas normal, dit-elle. S'il est venu jusqu'ici, c'est qu'il s'est passé quelque chose ! -Tu t'angoisses pour rien, la rassure sa camarade qui s'en veut de l'angoisser. Tu dois leur manquer. Depuis quand n'es-tu pas allée chez toi ? - Depuis trois mois, répond-elle. Il aurait pu attendre. Je serais partie la semaine prochaine. - Si tu les avais appelés, tu leur aurais évité de se déplacer. Lydia est d'accord dans le fond. Depuis quelques semaines, elle est coupée de sa famille, de ses amies. Non pas qu'elle l'ait voulu. Loin d'elle l'envie de les inquiéter mais à force de penser à Samir, à cet amour presque impossible, elle n'a pas vu le temps passer. Elle n'a pas ressenti de solitude pendant tout ce temps. Samir emplit ses pensées. Il lui a tenu compagnie. Lorsque Lydia sort de la cité, elle cherche parmi les jeunes, son frère mais aucun ne lui ressemble. Elle constate en se tournant que sa camarade lui a faussé compagnie. Elle s'apprête à retourner à l'intérieur de la cité quand une main ferme s'abat sur son bras. Quand elle se retourne, elle recule en voyant que c'est Zoubir. Ce n'est que maintenant qu'elle comprend pourquoi sa camarade n'est pas restée. Elle lui a menti. A. K. (À suivre)