“La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a interpellé, aujourd'hui, les responsables du secteur de l'audiovisuel algérien afin de trouver une solution aux demandes des journalistes cachetiers des radios reliées à l'entreprise d'Etat de la radiodiffusion sonore (ENRS), qui sont en grève pour exiger la confirmation dans les postes de travail qu'ils occupent depuis des années”, a indiqué, hier, la fédération dans un communiqué rendu public. “Cette grève est légitime après les fins de non-recevoir réservées aux demandes de nos collègues en Algérie”, a déclaré Aidan White, secrétaire général de la FIJ. “Il est temps de trouver une solution négociée et équitable à cette situation.” L'appel de la FIJ intervient après que les 18 journalistes de la radio El Bahja, en grève illimitée depuis dimanche 7 mars, ont été sommés, en début de la soirée d'hier, de quitter sans condition le siège de leur radio sous la menace d'action des forces de l'ordre, appuyées par la présence d'un procureur de la République. La FIJ exhorte les autorités algériennes à éviter tout dérapage et appelle les employeurs des grévistes à s'abstenir de toutes représailles à l'encontre des journalistes, comme la menace de licenciement brandie par leurs employeurs. Les grévistes déplorent, en effet, une situation de non-droit, compliquant d'une manière intenable leurs conditions socioprofessionnelles, telles que l'absence de cadre réglementaire les concernant pour fixer les missions de l'exercice de leur travail. Ils dénoncent également l'absence d'un accord de travail assurant leurs droits, définissant leurs devoirs et garantissant l'évolution de leur statut de cachetier. “La situation actuelle représente un handicap réel pour le journalisme, tant au point de vue professionnelle que dans son aspect lié au respect de l'éthique et de la déontologie”, a ajouté M. White. “La précarité à laquelle sont confrontés les journalistes cachetiers de l'ENRS inquiète au plus haut point notre organisation.” Selon les informations recueillies par la FIJ, environ deux cents journalistes travaillent au cachet dans les différentes stations radio de l'ENRS, dont plusieurs sont soumis à ce régime depuis plus de sept ans. La FIJ, qui œuvre dans le monde pour une meilleure prise en charge du journalisme et pour le respect de ce métier, renouvelle sa demande au gouvernement algérien pour l'ouverture du secteur de l'audiovisuel en vue d'assurer sa meilleure prise en charge.