Le sit-in fait suite à la grève déclenchée, dimanche dernier, par une partie du personnel « cachetier » de la radio pour exiger la régularisation de leur situation et un statut de permanent. D es dizaines de journalistes, syndicalistes, parlementaires, activistes des droits de l'homme, militants des associations… ont observé hier un sit-in devant le centre Zabana – siège de plusieurs radios de proximité en signe de solidarité avec les journalistes et réalisateurs cachetiers de la radio algérienne. Le rassemblement, auquel ont appelé la Fédération nationale des journalistes (FNJA), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Collectif de solidarité avec les journalistes de la radio (CSJR), s'est déroulé sans incident. Le sit-in fait suite à la grève déclenchée, dimanche dernier, par une partie du personnel « cachetier » de la radio pour exiger la régularisation de leur situation et un statut de permanent. Les brigades de la police antiémeute et de la gendarmerie, qui ont quadrillé tôt dans la matinée le quartier Ahmed Zabana, n'ont pas pu empêcher la tenue du rassemblement pacifique. Les animateurs du mouvement ont exprimé leur soutien aux grévistes et dénoncé la précarité de la condition de cachetiers dans ce média public. Lors de son intervention, Amar Djaâdi, animateur du syndicat des enseignants (CNES, université de Bab Ezzouar), a qualifié d'« infâmes » les conditions dans lesquelles sont placés les journalistes des médias publics. « Que dire alors des simples employés, des ouvriers lambda dont personne n'entend parler ? » Rabah Abdellah, membre fondateur du Syndicat national des journalistes (SNJ), membre du CSJR, abonde dans le même sens. « Les négriers de l'ENRS n'ont aucune considération pour les cachetiers. Pour eux, ils ne sont que des badges, corvéables et jetables. » Nadir Bensebaâ, le coordinateur de la FIJ, fait appel à la sagesse des pouvoirs publics. Le directeur général de l'ENRS (Radio algérienne) a lui-même reconnu, explicitement, que la radio employait plus de 900 cachetiers. « Il est temps qu'ils fassent preuve de bonne volonté en régularisant leur situation conformément à la législation du travail et la convention de branches. » Abdenour Boukhemkhem demande, quant à lui, le retrait immédiat de la plainte déposée par le directeur général de l'ENRS contre les grévistes pour « occupation illégale d'un lieu public et empêchement du déroulement d'un service public ». « C'est, dit-il, une démarche qui n'honore pas l'institution de la Radio algérienne. »