Les villageois refusent le passage du gazoduc dans leurs jardins quand d'autres alternatives existent. D'autant qu'ils ont déjà fourni à l'Etat deux tiers des terres agricoles pour la construction de la cité Abane-Ramdane, la cité OPGI et le marché hebdomadaire, 20 hectares pour la construction de l'ex-usine Cometal, actuellement devenue une caserne. Des villageois d'Aït-Abed, dans la commune de Cherfa Tizi n'Tlata, dans la daïra des Ouadhias se sont opposés au passage d'un réseau de gaz de ville qui devait traverser leurs terres, au lieudit Alma n'Slah, pour desservir la région de Béni Douala et d'Ath-Zmenzer. Une tension qui a donné lieu à des affrontements, dans la semaine passée, entre forces de l'ordre et villageois. Selon des sources concordantes, tout aurait commencé lorsque des jeunes citoyens de ce village avaient dressé un barrage au bulldozer qui devait effectuer un traçage de l'itinéraire prévu pour la réalisation du fameux réseau de distribution de gaz. Selon des témoignages recoupés, c'est à ce moment que les forces de l'ordre sont intervenues avec des grenades lacrymogènes pour disperser les habitants qui occupaient la voie. Des émeutes éclatèrent pour se poursuivre jusqu'à une heure tardive de la soirée. Lors de ces échauffourées, neuf personnes ont été arrêtées puis relâchées et deux blessés légers parmi les manifestants, a-t-on appris de même source. Quelques jours après ces malheureux incidents, le comité du village d'Aït-Abed s'est réuni pour étudier cette situation et a rendu publique une déclaration dans laquelle il estime que “la population n'a fait que défendre le seul stock foncier qui reste pour la commune”. Et d'ajouter : “L'opposition faite à ce projet n'est pas une opposition de citoyens, mais une opposition citoyenne à un projet géré dans la clandestinité...”. Dans la même déclaration, les villageois d'Aït-Abed demandent la délocalisation du projet pour diverses raisons, notamment son rejet, celui-ci est né en 2005, par 34 voix sur les 37 personnes entendues par la DMI, après une enquête de faisabilité. Selon les rédacteurs, le projet traverse une zone urbaine, ce qui conduit à l'impasse. “Nos terres sont traversées par le gazoduc sud, sans qu'il y ait d'opposition, car il n'y a pas de danger… Le village d'Aït-Abed a déjà fourni à l'Etat deux tiers de ses terres agricoles pour la construction de la cité Abane-Ramdane, la cité OPGI et le marché hebdomadaire, 20 hectares pour la construction de l'ex-usine Cometal, actuellement devenue une caserne. Et à titre de reconnaissance, on nous impose un gazoduc dans nos jardins quand d'autres alternatives existent”, rapporte le comité de village. Le bras de fer dure depuis presque une année, sans que celui-ci trouve de solution adéquate. Les villageois demandent une expertise afin de faire “tomber les masques” et de vérifier le bien-fondé de leurs doléances alors que du côté de la wilaya, les responsable de la direction de l'industrie et des mines estiment que ces tracés vont dans l'intérêt de toute la population de la wilaya de Tizi Ouzou et que tôt ou tard, les citoyens d'Aït-Abed comme tous les citoyens de la région pourront bénéficier de ce précieux combustible qu'est le gaz de ville surtout en région montagneuse, mais à chacun son tour.