Un jeune contrebandier répondant aux initiales de R. K., demeurant au lieudit Djorf El Gtott, une petite agglomération rurale située à quelques centaines de mètres du poste-frontière El Djorf, a été découvert par des membres de sa famille samedi dernier à son domicile, la gorge tailladée et gisant dans une mare de sang. Ses proches ont aussitôt averti les éléments de l'unité territoriale de Maghnia relevant du groupement de gendarmerie de wilaya qui ont procédé à l'évacuation en urgence du jeune homme trouvé dans un état très critique, apprend-on de source bien informée. Ses jours sont désormais hors de danger, nous fait-on savoir encore. La même source révèle par ailleurs que la famille du jeune R. K. avait déclaré aux gendarmes chargés de l'enquête, que leur fils suivait un traitement médical à base de psychotropes suite à une déficience mentale dont il était atteint depuis longtemps et qu'il était possible que celui-ci, dans un moment de folie passagère, ait essayé d'attenter à ses jours après s'être isolé dans une pièce de la demeure. L'hypothèse d'un règlement de comptes entre familles contrebandières rivales implantées au niveau du tracé frontalier n'a cependant pas été écartée par les enquêteurs qui savent pertinemment que de nombreuses grandes familles frontalières s'adonnant à la contrebande avec les familles marocaines situées de l'autre côté, sont pour la plupart contraintes de se soumettre au respect de la loi du silence, une sorte d'omerta algéro-marocaine dont la violation expose leurs auteurs à de graves représailles de la part des cartels de la contrebande dont ils sont à la solde.