Les organisations patronales interrogées hier par l'APS semblent satisfaites de la fixation des jours de repos hebdomadaire le vendredi et le samedi, même certains de leurs présidents estiment qu'il est encore très tôt pour évaluer l'impact de la mesure, alors que d'autres militent, encore, pour le retour au week-end universel. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, a estimé que le décalage opéré a donné lieu à une flexibilité accrue, le vendredi restant une journée pivot autour de laquelle les entreprises s'organisent. M. Hamiani a indiqué que les relations économiques de l'Algérie avec ses partenaires internationaux sont à présent “plus raffermies”, qualifiant le glissement du repos hebdomadaire de “gain important”. Pour autant, il estime qu'il est encore très tôt pour évaluer l'impact de la mise en application du nouveau régime de repos sur l'économie nationale. “Six mois, ce n'est pas suffisant pour faire un bilan. Aucune évaluation n'a été faite pour savoir si l'application de cette mesure aurait permis de réduire le manque à gagner important pour l'économie algérienne”, a-t-il dit. Lors d'une rencontre organisée en septembre 2006, le FCE avait indiqué l'impact économique de l'abandon du week-end universel en 1976 par notre pays ne semble pas avoir jamais fait l'objet d'une évaluation susceptible de révéler ses conséquences précises sur notre économie. Des chiffres ont été cependant avancés quant au coût financier (manque à gagner) du décalage : entre 500 et 750 millions de dollars par an ! Les experts de la Banque mondiale soutiennent, quant à eux, que le passage au week-end universel devrait générer une croissance de 1 à 2% du PIB. Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakach, soutient lui aussi que le changement du repos hebdomadaire a permis à l'Algérie de s'inscrire dans un environnement international. “L'organisation du repos hebdomadaire, les vendredi et samedi, est une action extrêmement positive pour l'économie algérienne, appelée à évoluer dans un environnement mondialisé, ouvert et fortement concurrentiel”, a-t-il estimé. Un avis partagé par le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Habib Yousfi, qui considère, que la formule “aménagée” choisie par les autorités est “tout à fait logique”. Le président de la Fédération nationale de l'industrie agroalimentaire, affiliée à la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), Abdelouahab Ziani, a lui qualifié d'“excellente” la décision prise par les pouvoirs publics au sujet du repos de fin de semaine. Pour autant, M. Ziani a exprimé souhaite, le retour au week-end universel. “Ce serait vraiment l'idéal. Les entreprises seront plus performantes”, a-t-il plaidé. C'est aussi l'opinion du président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand Saïd Naït Abdelaziz qui estime que l'actuel régime de repos hebdomadaire a certes permis aux opérateurs économiques de gagner une journée supplémentaire de travail, mais que “cela reste insuffisant”. “L'application du repos hebdomadaire, les vendredi et samedi, est peut-être une option transitoire avant d'aller vers le week-end universel. Nous allons plaider en ce sens”, a-t-il indiqué. De son côté, le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), Mohamed Benini soutient que l'ancien décalage (jeudi-vendredi) avec les pays de l'autre rive de la Méditerranée revenait assez cher à l'économie nationale, les entreprises qui travaillent avec des groupes internationaux ne disposant alors que de trois jours pour effectuer leurs opérations avec l'étranger. Avec le nouveau régime de repos, affirme-t-il, les opérateurs économiques “ont pu gagner une journée de travail supplémentaire qui a été mise à profit dans les échanges économiques et commerciaux avec l'extérieur”. Toutefois, il estime qu'“il y a encore des efforts à faire sur le plan de l'aménagement des horaires”. Pour rappel, le nouveau repos hebdomadaire est en vigueur depuis le 14 août de l'année dernière.