Les différentes organisations patronales et certains opérateurs économiques ont indiqué à l'unisson que la décision d'organiser le repos hebdomadaire les journées du vendredi et du samedi au lieu de jeudi-vendredi auparavant, est bénéfique pour notre économie, même si elle est «insuffisante». Ces derniers, interrogés hier par l'APS, ont ainsi salué la décision du gouvernement prise, pour rappel, en juillet 2009 en Conseil des ministres et appliquée le 14 août 2009. Pour le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Reda Hamiani, le décalage opéré a donné lieu à une «flexibilité accrue», le vendredi restant, dit-il, «une journée pivot autour de laquelle les entreprises s'organisent». M. Hamiani ajoute que les relations économiques de l'Algérie avec ses partenaires internationaux sont à présent «plus raffermies» qualifiant le glissement du repos hebdomadaire de «gain important», même s'il considère qu'il est encore trop tôt pour évaluer l'impact de la mise en application du nouveau régime de repos sur l'économie nationale. «Six mois, ce n'est pas suffisant pour faire un bilan. Aucune évaluation n'a été faite pour savoir si l'application de cette mesure aurait permis de réduire le manque à gagner important [issu de l'ancien régime, ndlr] pour l'économie algérienne», a-t-il dit. Le FCE avait estimé ces pertes à «quelque 150 à 800 millions de dollars par an», en s'appuyant sur des évaluations faites par plusieurs sources. Si le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) affirme que le changement du repos hebdomadaire a permis à l'Algérie de s'inscrire dans un environnement international, pour le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), la formule «aménagée» choisie par les autorités est «tout à fait logique». Pour sa part, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) estime que l'actuel régime de repos a, certes, permis aux opérateurs économiques de gagner une journée supplémentaire de travail, mais que «cela reste insuffisant». «L'application du repos hebdomadaire le vendredi et le samedi est peut-être une option transitoire avant d'aller vers le week-end universel. Nous allons plaider dans ce sens», a-t-il poursuivi. Certains opérateurs économiques font état de «surcoûts financiers» générés par la nécessité de s'adapter au rythme du client ou du fournisseur extérieur malgré le changement du week-end. Côté institutionnel, le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), M. Mohamed Benini, soutient que l'ancien décalage (jeudi-vendredi) avec les pays de l'autre rive de la Méditerranée revenait assez cher à l'économie nationale, les entreprises qui travaillent avec des groupes internationaux ne disposant alors que de trois jours pour effectuer leurs opérations avec l'étranger. Avec le nouveau régime de repos, dit-il, les opérateurs économiques «ont pu gagner une journée de travail supplémentaire qui a été mise à profit dans les échanges économiques et commerciaux avec l'extérieur». Toutefois, il estime qu'«il y a encore des efforts à faire sur le plan de l'aménagement des horaires». S. B.