Pourtant cet acquis ne suffit pas à lui seul à remettre l'entreprise sur les rails. «L'Algérie vient de gagner 24 heures dans le domaine des relations économiques avec ses partenaires, notamment avec l'Union européenne.» C'est ce que nous a déclaré hier Brahim Bendjaber, président de la Chambre de commerce et d'industrie et membre du Forum des chefs d'entreprise. Le même responsable pense aussi que les entreprises auront la latitude de fonctionner pendant six jours quitte à établir des permanences les jeudis et vendredis. Selon le président du Forum des chefs d'entreprise, Réda Hamiani, ce retour à la normale évitera à l'Algérie des pertes annuelles entre 150 et 700 millions de dollars. «Les chefs d'entreprise ont réclamé depuis longtemps l'adoption d'une nouvelle formule pour le repos hebdomadaire et ils sont satisfaits de voir cette revendication aboutir après plusieurs années d'attente.» C'est ce que nous a déclaré pour sa part un pionnier du mouvement syndical patronal, Sid Ali Abdellaoui, qui est actuellement vice-président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea). Pourtant cet acquis ne suffit pas à lui seul à remettre l'entreprise sur les rails. Si les pouvoirs publics ont entendu les appels du patronat, il appartient à ce dernier de prouver qu'une fois l'écueil du week-end levé, la productivité et autres gains pourraient suivre. Notre interlocuteur estime également que l'emploi et la conquête de nouvelles parts du marché sont des exigences qui devraient être réalisés en mettant à profit la nouvelle donne. C'est que cette dernière est loin de viser uniquement la performance de l'économie en relation avec le marché extérieur. Le vice-président de la Cgea refuse d'ailleurs une segmentation entre les différents secteurs de l'économie, entre la production interne et les échanges avec l'étranger vu que l'entreprise demeure toujours un acteur de premier plan dans les deux cas. Invité à commenter le chiffre de 700 millions de dollars de pertes occasionnées annuellement pour l'Algérie, notre source répond qu'une fois que le week-end est établi selon le voeu des gestionnaires, il leur appartient de prouver qu'ils sont en mesure de relever le défi et de mettre fin à ces lacunes. Emploi et productivité ne sont pas les seules pistes à explorer pour améliorer le contexte économique puisque la bonne gestion de l'entreprise est un autre moyen pour arriver à cette fin. Des carences sont constatées dans ce cadre par la Cgea. Mais des actions sont entamées pour renverser peu à peu la vapeur. L'une de ces actions réside dans le projet d'incubateurs d'entreprises censé apprendre aux jeunes les rudiments de la gestion. Cet incubateur sera effectif à partir d'octobre prochain, une fois le cycle de formation terminé. Ce sera chose faite dès le lundi prochain. Une autre organisation patronale, à savoir la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa) ne manque pas, elle aussi, d'exprimer sa satisfaction quant à la nouvelle décision du gouvernement. Son président, Abdelaziz Mehenni, trouve que le réaménagement du repos hebdomadaire est une bonne initiative qui répond à des objectifs précis. Il met en avant le fait que cette décision est de nature à rendre leur équilibre à un certain nombre de variables économiques. Selon son président, cette organisation n'a pas cessé de porter la revendication du retour au week-end universel pour des impératifs économiques et de synchronisation de activités avec l'économie mondiale.A titre d'exemple, certains avancent que les relations avec l'étranger ne peuvent être effectives que de lundi à mercredi. Les jeudis et les vendredis sont fériés en Algérie alors que les samedis et les dimanches sont des jours de repos dans des pays occidentaux et certains pays d'autres continents. On a souvent donné l'exemple des bateaux qui soufrent de cette organisation du travail.