Il est peut-être un peu trop tôt pour tirer les conséquences de la mise en application du week-end semi universel. Néanmoins, les représentants du patronat penchent pour un impact " positif " sur l'économie nationale. Six mois après son entrée en vigueur, le repos hebdomadaire qui était depuis les années 70 le jeudi et vendredi, et a basculé vers un week-end semi-universel (vendredi et Samedi), les opérateurs économiques et sociaux font le bilan de cette période d'application. Pour le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, même s'il considère qu'il est encore "trop tôt" pour évaluer l'impact de la mise en application du nouveau régime de repos sur l'économie nationale, il qualifie le glissement du repos hebdomadaire de "gain important". Le décalage opéré a donné lieu à une "flexibilité accrue", le vendredi restant "une journée pivot autour de laquelle les entreprises s'organisent" dit-il. Les relations économiques de l'Algérie avec ses partenaires internationaux sont à présent "plus raffermies", avant d'ajouter que "six mois, ce n'est pas suffisant pour faire un bilan", en faisant allusion au repos observé par les travailleurs algérien auparavant. "Aucune évaluation n'a été faite pour savoir si l'application de cette mesure aurait permis de réduire le manque à gagner important pour l'économie algérienne", a-t-il fait remarquer. Le FCE avait estimé ces pertes à quelque 150 à 800 millions de dollars par an, en s'appuyant sur des évaluations faites par plusieurs sources, notamment dans les relations économiques de l'Algérie avec les pays de l'Occident. De son côté, le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), Mohamed Benini, soutient que l'ancien décalage (jeudi-vendredi) avec les pays de l'autre rive de la Méditerranée revenait assez cher à l'économie nationale ; les entreprises qui travaillent avec des groupes internationaux ne disposant alors que de trois jours pour effectuer leurs opération avec l'étranger. Avec le nouveau régime de repos, affirme-t-il, les opérateurs économiques "ont pu gagner une journée de travail supplémentaire qui a été mise à profit dans les échanges économiques et commerciaux avec l'extérieur". Toutefois, il estime qu'"il y a encore des efforts à faire sur le plan de l'aménagement des horaires". C'est aussi l'avis du président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakach, qui soutient, lui aussi, que le changement du repos hebdomadaire a permis à l'Algérie de s'inscrire dans un environnement international. "L'organisation du repos hebdomadaire les vendredi et samedi est une action extrêmement positive pour l'économie algérienne, appelée à évoluer dans un environnement mondialisé, ouvert et fortement concurrentiel", a-t-il souligné. Pour rappel, la décision du gouvernement d'aller vers un week-end semi-universel, au lieu de s'aligner carrément sur le week-end universel (samedi- dimanche) a été saluée par un grand nombre de citoyens pour des considérations d'ordre religieux, en avançant la sacralité de la journée du vendredi pour la société musulmane. En revanche, les opérateurs économiques considèrent que ce glissement du jours de repos n'est que le premier pas vers un week-end universel.