Trois mois et des poussières nous séparent du Mondial d'Afrique du Sud. C'est pratiquement demain. Et pourtant la sélection nationale n'est pas dans une bonne dynamique d'évolution. Le tâtonnement est apparu au grand jour. Cela est clairement notable dans les déclarations et critiques faites ici et là et même de l'étranger. Est-il possible que pareille situation puisse survenir à la veille d'une compétition que nous abordons après 24 années de disette ? Pendant ce temps, le football a partout drôlement évolué. Chez nous, les mêmes réflexes et mentalités sont toujours de mise. Des comportements d'amateurs sous des habits de professionnels ! La dernière rencontre face à la Serbie, autre mondialiste, a déçu les foules. Cela a commencé par l'organisation de ce match dont on ne savait s'il était à classer dans la catégorie des rencontres de gala, de préparation, d'application ou d'entraînement. Le sélectionneur serbe avait, lui, clairement affiché ses intentions. Match sérieux, appliqué, professionnel et nombreux changements préfigurant ou testant différentes variantes de jeu. Son vis-à-vis, lourdement remis en place, annonce par la suite, d'une manière tout à fait cavalière, la mise à l'écart d'habitués de la sélection, tous des joueurs locaux. Tout en se déclarant à la recherche de plusieurs éléments opérant dans des clubs européens. À quelques petites semaines de la plus importante compétition de la planète ! Il sera difficile d'organiser des stages, en nombre et durée, avec tout l'effectif, anciens et nouveaux réunis, pour effectuer le travail collectif nécessaire et assurer les combinaisons de jeu et les automatismes. Savons-nous qu'une sélection nationale, une équipe est forte de sa composante sur le terrain mais aussi du banc de touche ? Une Coupe du monde ne peut être abordée sous le sceau du bricolage. On dit que les joueurs locaux ne font pas le poids, mais qu'a-t-on fait pour améliorer la compétition nationale, le niveau de jeu, la qualité du spectacle ? Pour remplir des stades qui se vident de semaine en semaine ? Des mois ont passé sans que l'on désigne, nomme ou élise une direction technique nationale. Apparemment, il est plus aisé d'aller chercher ailleurs, même dans les profondeurs de championnats étrangers, des éléments que l'on considère mieux préparés. Des joueurs oubliés ou dédaignés des années durant. Est-ce sérieux ?