Les élections des chambres de commerce, qui doivent intervenir à l'échelle nationale ce 25 mars, sont à l'origine d'un profond malaise qui interpelle directement, aujourd'hui, le ministre du Commerce El Hachemi Djaâboub. En effet, à Oran, l'une des plus importantes chambres de commerce du pays, les opérateurs et adhérents n'hésitent plus à émettre des réserves, pour ne pas dire des critiques, quant aux changements introduits par le ministère et relatifs au quota de sièges réservés à chaque activité et secteur. Ainsi, plusieurs de nos interlocuteurs au niveau de cette chambre évoquent à demi-mot les objectifs inavoués de cette nouvelle procédure. Et d'expliquer que lors des précédents mandats au sein de la Chambre de commerce et d'industrie d'Oran (CCIO), le secteur de l'industrie bénéficiait de 7 sièges à l'assemblée générale, le commerce 6, les services et le BTPH 4. Pour le prochain mandat à Oran et ailleurs, la tendance est totalement inversée puisque, désormais, ce sera le secteur du commerce qui disposera de 10 sièges, l'industrie 7, les services 6 et le BTPH toujours 4. “Sans vouloir jeter l'opprobre sur certains, il est de notoriété publique que ce secteur est dominé par des personnes de la même famille politique que le ministre ! En plus, le flou est savamment entretenu pour la répartition des sous-secteurs dans le commerce, les grossistes, les importateurs…”, nous explique l'un de nos interlocuteurs qui souhaite rester anonyme. Il est certain que cela peut jeter le trouble, notamment dans une ville comme Oran, une wilaya souvent présentée comme un grand pôle industriel régional. Une répartition qui, par ailleurs, ne semble pas encore aller dans la logique politique gouvernementale d'appuyer le secteur industriel notamment les PME/PMI pour se développer et s'inscrire dans la diversification des exportations hors hydrocarbures. D'autres opérateurs de la CCIO trouvent le délai de 20 jours trop court pour préparer les élections ; la note ministérielle fixant la date du 25 mars n'ayant été reçue que le 1er de ce mois, soit plus de 15 jours après avoir été rédigée. Nous avons contacté Boushaba Amara, directeur de l'organisation des marchés, des activités et des professions agréées au niveau du ministère du Commerce, pour réagir sur “ces accointances politiques vrais ou faux” qui seraient à l'origine des nouvelles procédures. “Cela n'a strictement rien à voir. Les gens se plaignent et avancent des choses. Je peux vous dire que pour la répartition des quotas, c'est le décret n° 2311 du 14 octobre, dans son article 10, qui en fixe les règles. La répartition des sièges suit donc tout un processus selon le nombre d' adhérents”, explique-t-il. Et de poursuivre : “Cette année, les élections vont se tenir dans les 48 wilayas. De plus, les opérateurs savaient que les mandats arrivaient à terme.” Ici, à Oran, déjà trois candidats se sont positionnés, comme nous le confirmait le directeur de la CCIO, qui avouera encore qu'à ce jour, seulement 800 adhérents sont à jour de leurs cotisations qui varient entre 2 000 et 6 000 D.A.