Les produits de large consommation écoulés sur le marché algérien sont-ils dangereux pour les citoyens ? Une question qui mérite d'être posée au regard du volume considérable et de la diversité des biens importés, mais également ceux produits localement. Qui ne se rappelle pas les intoxications collectives dues au pâté de mauvaise qualité ou à d'autres produits frelatés et périmés dont la dangerosité n'a malheureusement pas empêché certains commerçants véreux de jouer volontairement avec la santé du consommateur par cupidité et appât du gain ? Dans un marché ouvert comme le nôtre, la qualité du produit, le respect des normes, les instruments de régulation et de contrôle sont des facteurs indispensables à la protection de la santé publique. Ils sont également nécessaires pour booster la compétitivité des entreprises et l'amélioration de leurs performances économiques et commerciales face à leurs concurrents. Cependant, en dépit de l'existence d'un cadre juridique très strict et des efforts notables dans les domaines du contrôle de qualité via le renforcement du réseau des laboratoires d'analyses, ainsi que la mise à niveau de certains opérateurs nationaux par l'adaptation de leur processus de production aux normes universelles, les statistiques fournies par les services de la qualité et de la répression des fraudes continuent de nous renseigner sur l'importance des infractions à la réglementation et aux normes édictées en la matière. Ainsi, selon le journal Le Financier du 23-08-2009, les contrôles effectués par les services de la Direction régionale du commerce de l'ouest du pays, au niveau de six wilayas, ont permis d'enregistrer 3 325 infractions pour non-respect des conditions d'hygiène, vente de produits alimentaires et de marchandises non conformes aux normes requises. Ces mêmes opérations de contrôle ont permis également de dresser 3 190 procès-verbaux, de proposer la fermeture de 326 commerces, de même que la saisie d'importants stocks de produits avariés. Cette réalité concerne en premier lieu les produits d'importation dont il est difficile, voire impossible de reconstituer la traçabilité du fait notamment de l'implication de nombreux intermédiaires avant que ces biens n'atteignent la destination Algérie. Cette tendance, selon de nombreux observateurs, se confirme aussi dans nos échanges avec la Zone arabe de libre-échange. Ce phénomène a pris tellement d'ampleur et causé tellement de tort à l'économie nationale et à la santé des citoyens, que les pouvoirs publics ont été amenés à sévir davantage en termes de contrôle des importations. Dans ce contexte, la loi de finances complémentaire, au titre de l'année 2009, a introduit notamment une mesure qui porte “sur les éléments de la déclaration en douane tels que l'espèce, l'origine et la valeur des marchandises”.