Les différentes interventions des associations n'ont pas eu d'écho de la part de l'Etat qui demeure le seul décideur. Les associations de protection des consommateurs n'ont eu, des années durant, aucun impact sur la scène socioéconomique du pays. Leurs divers constats ne suscitent que rarement une réaction de la part des pouvoirs publics, devenus indifférents, et encore moins celle des consommateurs qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les associations n'ont généralement aucune influence réelle en Algérie. Seul l'Etat décide de tout, en dépit de l'insistance des responsables concernés à rappeler à la moindre occasion la mission tant attendue du mouvement associatif. Selon certains observateurs, l'inertie constante du mouvement associatif n'est pas due essentiellement à l'inactivité des associations, dont beaucoup n'ont d'existence que sur le papier. Les autorités locales aussi font de l'ombre aux associations dynamiques et qui sont responsables de la déliquescence du mouvement. Une catégorie non négligeable de ces organisations ne bénéficie pas d'une autonomie réelle. Or, une véritable association ne doit pas être uniquement le réceptacle des doléances des consommateurs, mais également une force capable d'influer sur le marché. L'affaire du botulisme de Sétif, les fréquentes intoxications alimentaires, les produits cosmétiques d'origine douteuse, la pièce de rechange contrefaite…, autant de cas flagrants de problèmes de consommation qui ont porté atteinte à la santé du citoyen devant l'apathie des pouvoirs publics. Le médicament aussi subit le phénomène de la contrefaçon. Durant les 11 mois de l'année 2008, les services des douanes ont constaté quelque 4 millions de produits contrefaits qui devaient être introduits sur le marché national. Les consommateurs ne sont pas informés sur les dangers que représentent sur la santé publique certains ingrédients contenus par exemple dans les biscuits. Ni sur la danger que présentent les jouets pour enfants importés de Chine. Les produits alimentaires importés sont généralement proches de la péremption. Les opérateurs importent souvent des articles déstockés en Europe pour gagner sur le prix. Mais on ignore les conséquences sur la santé de la consommation. Pourtant, la loi 89-02 prévoit que l'information du consommateur devrait être un élément clé. L'emballage doit informer le consommateur sur la nature du produit, sa composition, son fabricant ou son importateur, ses dates de fabrication et de péremption. Il faut aussi être vigilant quant à la publicité mensongère. C'est le droit du consommateur d'être informé du prix des produits à travers leur affichage. Il est évident que la hausse des prix des produits de large consommation en Algérie, le développement des crédits à la consommation, du crédit véhicule et du marché de l'immobilier sont en train de modifier les habitudes de consommation des Algériens. La prise en charge des questions liées au contrôle de la qualité, à la répression des fraudes et, d'une façon générale, à la protection de la santé et de la sécurité du consommateur, devrait constituer une préoccupation majeure pour les pouvoirs publics. La loi sur la protection des consommateurs stipule dans l'un de ses articles que les défauts d'information sur les prix et les tarifs sont punis d'une amende de 5 000 à 100 000 DA. Le défaut de communication des conditions de vente, lui, est puni d'une amende de 10 000 à 100 000 DA. Les défauts de facturation sont sanctionnés d'une amende égale à 80% du montant qui aurait dû être facturé quelle que soit sa valeur. Le cas de facture non conforme est puni d'une amende de 10 000 à 50 000 DA. C'est dire que la réglementation est complète. L'application, en revanche, n'a jamais été à l'ordre du jour. L'on se demande quelle serait l'utilité d'une disposition de loi si celle-ci n'accomplit que le rôle... de “figurant” dans un scénario marqué par beaucoup d'effets spéciaux et de nombreux bouleversements sur une scène économique inspirée en partie de la fiction. B. K.