Les baisses enregistrées sont de 20% pour les produits alimentaires, de 44,3% pour les véhicules de tourisme et de 14% pour les médicaments. Les mesures prises par le gouvernement pour réguler le commerce extérieur et agir sur le niveau des importations qui, ces dernières années, ont pris l'ascenseur, semblent déjà porter leurs fruits. Selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis), cités par l'APS, la facture des importations algériennes en produits de consommation a enregistré une nette réduction en février 2010, notamment pour les produits alimentaires (-20%), les véhicules de tourisme (-44,3%) et les médicaments (-14%). Les importations des produits alimentaires ont baissé de 109 millions de dollars. Elles étaient de 437 millions de dollars en février dernier contre un montant de 546 millions de dollars au même mois de 2009. Les principaux produits alimentaires ont connu des baisses “relativement importantes”. La plus prononcée a été celle des viandes dont les importations ont chuté de 57,14%, en s'établissant à 6 millions de dollars contre 14 millions de dollars en février 2009. La facture de lait et produits laitiers a connu également un recul de 51,97% à 61 millions de dollars, contre 127 millions de dollars. Cette baisse peut s'expliquer aussi par la chute des prix de ce produit sur le marché international. Cette tendance baissière est constatée également pour le sucre et les sucreries dont les importations sont passées à 29 millions de dollars en février dernier, contre 41 millions de dollars en février 2009. Pour le sucre et les sucreries, il est à rappeler que leur facture d'importation avait enregistré, en janvier 2010, une hausse de 76,6% due au renchérissement du sucre sur les marchés internationaux à hauteur de 112% durant les années 2008-2009 et qui a persisté au cours de cette période. Les céréales, les semoules et la farine ont connu une chute de 23,42% en février dernier à 170 millions de dollars, contre 222 millions de dollars en février 2009. Les importations des légumes secs ont régressé à 20 millions de dollars (-20%) et celles du café et du thé ont reculé à 18 millions de dollars (-10%), note le Cnis. La baisse de la facture des importations concerne aussi les produits de consommation non alimentaires, notamment les médicaments qui ont connu une diminution de 13,64%, passant à 83,6 millions de dollars en février 2010, contre 96,8 millions de dollars en février 2009. Cette tendance a été également enregistrée pour les véhicules de tourisme, dont les importations ont reculé de 44,3%, en passant à 93 millions de dollars en février 2010, contre 167 millions de dollars en février 2009. Cette baisse s'explique par l'interdiction du crédit automobile, en particulier, et du crédit à la consommation, en général. C'est le cas aussi des importations des réfrigérateurs et congélateurs qui ont, de leur part, fléchi de 61,24% en passant à 6,2 millions de dollars, contre 16,1 millions de dollars. Peut-on pour autant crier victoire. Assurément non. Si la philosophie générale qui fonde la loi de finances complémentaires peut être comprise par les chefs d'entreprise, la préoccupation légitime des pouvoirs publics étant de contenir la croissance des importations et de maîtriser les équilibres de la balance des paiements, il n'en demeure pas moins que les profonds bouleversements dans l'organisation de l'économie nationale qu'introduit cette loi de finances complémentaire, sans aucune concertation avec les acteurs économiques et sans débat national – la loi étant prise par ordonnance – suscitent tout aussi légitimement de profondes inquiétudes au sein de la communauté des chefs d'entreprise. De nombreuses entreprises se plaignent déjà de problèmes de trésorerie et craignent l'asphyxie financière. La LFC 2009, qui a imposé le crédit documentaire comme unique moyen de payement des importations, a entraîné le blocage de centaines d'autres entreprises en Algérie. L'ONS a indiqué récemment que près de 36% des industriels publics et plus de 9% de ceux du privé affirment être confrontés à une rareté des intrants qui est à l'origine d'arrêts de travail répétitifs d'une dizaine de jours pour les entreprises concernées.