Les décisions sur le commerce extérieur entrées en vigueur à la fin juillet dernier connaissent déjà des retombées sur la facture alimentaire et certains biens de consommation. Les mesures prises par le gouvernement pour réguler le commerce extérieur et agir sur le niveau des importations qui, ces dernières années, ont pris l'ascenseur, semblent déjà porter leurs fruits. En effet, l'importation des équipements a chuté rapidement de 30%. Les autorités du port de Marseille, principal centre de transit des marchandises destinées à l'Algérie, ont été les premières à relever cette baisse. En plus des dispositions interdisant l'entrée sur le territoire d'équipements usagés, le gouvernement a donc réussi à stopper le flux des équipements vers l'Algérie grâce aux dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 sur le crédit. Différemment appréciées, selon qu'on regarde la chose suivant la logique du gouvernement ou celle des opérateurs, ces mesures ont provoqué des commentaires et des débats intenses. Elles sont destinées, selon le gouvernement, à contenir la croissance des importations, maîtriser l'équilibre de la balance des paiements, renforcer la protection de notre économie et lutter d'une manière efficace contre les fraudes douanières (déclarations et domiciliations bancaires) et les fraudes fiscales. Pour leurs détracteurs, ces mesures ne font que créer de nouvelles contraintes au flux normal des marchandises et perturber l'activité de l'import. Il faut dire que plusieurs articles inclus dans la LFC 2009, relatifs aux opérations d'importation, sont les sources de la discorde. Essentiellement, il s'agit de la décision d'instaurer le crédit documentaire et celle relative à la suppression de la procuration. Pour rappel, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait affirmé que, pour 2009, le gouvernement cible “un objectif de réduction de 5% des importations qui peut se constater sur le premier semestre 2009 : nos importations de biens alimentaires ont chuté grâce à la baisse des prix et l'augmentation de production sur le marché national, alors que les importations des véhicules aussi ont connu une baisse en quantité et en prix”. Cette baisse des importations, amorcée bien avant l'entrée en vigueur des dispositions de la LFC 2009, est confirmée par les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), relevant des Douanes algériennes, qui indiquent que la facture des importations des principaux produits alimentaires et des véhicules a enregistré une nette baisse durant le mois de juillet 2009 par rapport à la même période de l'année précédente. Pour les principaux produits alimentaires, le montant des importations a atteint 297 millions de dollars en juillet 2009 contre 649 millions de dollars en juillet 2008, soit une baisse de 54,24%. Les importations de lait et produits laitiers, de céréales, semoule, farine et sucre ont enregistré la plus forte baisse. En effet, la facture du lait et des produits laitiers s'est établie à 50 millions de dollars en juillet 2009 contre 130 millions de dollars en juillet 2008, soit une baisse de 61,54%. Les importations des céréales, semoules et farine ont reculé à 173 millions de dollars contre 408 millions de dollars, soit une baisse de 57,6%. La facture des sucres et sucreries a également diminué puisqu'elle est passée à 20 millions de dollars contre 46 millions de dollars, soit une baisse de 56,52%. La baisse de la facture des importations des produits alimentaires a touché aussi les légumes secs (-38,46%), le café et le thé (-29,41%) et les viandes (-22,22%). Par ailleurs, la facture des importations a baissé pour plusieurs produits de consommation non alimentaires. Il s'agit notamment des médicaments dont les importations se sont établies à 148,22 millions de dollars en juillet 2009 contre 216,05 millions de dollars en juillet 2008, soit une baisse de 31,4%. Même tendance pour les véhicules de tourisme dont les importations ont atteint 137 millions de dollars en juillet 2009 contre 177 millions de dollars en juillet 2008, en recul de 22,6%. Avec l'entrée en vigueur des mesures contenues dans la LFC 2009, nul doute que cette tendance à la baisse de nos importations va continuer de s'accentuer, d'où la question : notre outil de production sera-t-il en mesure de répondre à la demande du marché de la consommation ? L'annulation des crédits à la consommation, incluse dans la LFC 2009, n'a pas suscité autant de polémiques. Pourtant, ces répercussions peuvent être plus importantes sur des entreprises de production. Car, le propre d'un promoteur c'est la production. La consommation est forte, la demande est donc conséquente, un chef d'entreprise doit profiter de cette aubaine.