Bien que d'énormes efforts aient été consentis pour lutter contre la désertification à travers la wilaya d'El-Bayadh, celle-ci reste constamment confrontée à ce danger qui guette même les régions du nord du pays, vu sa situation géographique la situant sur les portes du désert. Avec sa superficie qui dépasse les sept millions d'hectares, cette région steppique, jadis connue pour sa production d'alfa, se voit aujourd'hui forcée de céder plusieurs de ses parties agropastorales, tellement envahies par des sables mouvants allant même jusqu'à constituer des dunes dignes des grands déserts du monde. Pour parer à ce phénomène, plusieurs programmes ont été injectés depuis ces quinze dernières années, avec à l'appui d'énormes sommes d'argent que les techniciens du désert ont trouvé du mal à répartir tant que la sécheresse a rajouté son lot de malheurs. Ainsi, pour cette année, une enveloppe de cinquante-six milliards de centimes a été attribuée pour préserver les quelques poches de résistance où les populations ne résignent devant aucun effort à même de combattre la désertification, synonyme d'un duel sans merci entre une nature hostile et des habitants tenaces. Cette somme d'argent, quoique insignifiante devant l'ampleur du danger, constitue une bouffée d'oxygène pouvant permettre la fixation de populations en quête de besoins vitaux aussi bien pour leur survie que celle de leur cheptel. D'ailleurs, le riche programme attribué à cette région steppique est en grande partie destiné à la préservation des ressources naturelles dont dépendent le cheptel et l'agriculture traditionnelle, qui restent les seuls créneaux d'investissement des habitants forcés à la fonction libérale. C'est pour ces raisons que les responsables de l'agriculture de la wilaya ont toujours insisté sur les moyens stratégiques à mettre en œuvre, seuls à même de perpétuer les traditions pastorales de la région, qui reste tout de même la principale pourvoyeuse du marché national en matière de viande ovine. À cet effet, l'ambition qui anime les responsables du secteur paraît réalisable à plus d'un titre, notamment en réussissant à arracher plusieurs centaines de milliers d'hectares au désert et ce, grâce à la politique de l'aménagement pastoral qui consiste à mettre en défens des espaces interdits au pacage et au labourage. À ce propos, il est fait état de plus d'un million d'hectares préservé en plus de milliers d'autres investis par des plantations et ce, en plus de l'aménagement de la ceinture verte réalisée dans le cadre de la politique agricole au début des années 1970. Aujourd'hui, l'espoir des habitants repose sur cette nouvelle politique prônée par le ministère de l'Agriculture, notamment dans son volet du développement de proximité intégré des zones rurales où le moindre investissement vaut son pesant d'or. A. Moussa