Sur le plan légal, rien n'interdit la libre circulation des transhumants, sauf que plusieurs d'entre eux outrepassent la réglementation. En cette période printanière, la région d'El-Bayadh est devenue un vaste territoire de transhumance pour les éleveurs de Djelfa. Ainsi, il ne se passe pas un jour sans que des milliers de têtes de cheptel soient signalées à travers les maigres parcours de la wilaya, et ce malgré l'interdiction au pacage qui frappe plus d'un million d'hectares. D'ailleurs, d'après les services en charge de la surveillance de ces parcours, la transhumance ne répond à aucune règle et va même transgresser la réglementation qui régit la gestion de ces périmètres qui sont appelés à être loués sous un arrêté du wali. Ce fait qui n'est pas anodin risque de créer une confusion entre les éleveurs et les autorités locales qui ne cessent de rappeler à l'ordre les éleveurs récalcitrants qui se disent dans le droit d'utiliser tous les espaces sans distinction. Ainsi, après les labours illicites qui ont rasé des milliers d'hectares du couvert végétal, voici arrivée une autre période de démonstration de force où l'équilibre est loin d'être atteint tellement que des éleveurs ne reculent devant rien. Ce phénomène habituel qui reprend chaque année est expliqué par la situation géographique de la wilaya du fait qu'elle est située sur l'axe qui mène vers la localité d'Oued Namous, dans la wilaya de Béchar, laquelle sert de campement aux éleveurs en périodes hivernale et printanière. Sur le plan légal, rien n'interdit la libre circulation des transhumants, sauf que plusieurs d'entre eux outrepassent la réglementation en s'installant dans les lieux préservés, lesquels pourtant les serviront une fois réhabilités. À ce propos, même si des mesures ont toujours été prises à leur encontre, il n'en demeure pas moins qu'en l'absence d'une loi qui régirait l'espace steppique, comme l'idée d'instaurer une police pastorale, rien ne pourra arrêter les violations quotidiennes qu'enregistrent les parcours pourtant en nette reprise. Ainsi, l'objectif recherché par le ministère de l'Agriculture, faisant état de la préservation de plus de 4 millions d'hectares du paysage steppique, risque d'être difficile à atteindre.