Le CHU Saâdna-Abdennour, la plus grande structure de santé dans la région, vient, encore une fois, de faire objet d'une enquête déclenchée par le ministère de la Santé. Une commission d'enquête, la énième dans l'histoire de cet hôpital qui date de l'ère coloniale, a été dépêchée par le département de Saïd Barkat, en début de semaine, pour “éplucher”, selon nos sources, quelques dossiers concernant cette structure. L'on ignore avec exactitude quels sont les services visés ? Mais des médecins, des cadres et des fonctionnaires ont qualifié ces descentes de “harcèlement” au point où leur travail est devenu un véritable calvaire. “Nous n'avons pas peur des enquêteurs mais nous en avons marre de ces sorties car, en dix ans, des dizaines de commissions sont venues enquêter, mais sans aboutir à quoi que ce soit de concret”, dit un cadre du CHU. “Nous connaissons tous la chanson. Les enquêteurs vont rentrer, décider de limoger un directeur, mais sans pour autant apporter un changement qualificatif dans la gestion de l'hôpital”, renchérit notre interlocuteur. Pour étayer ses propos, ce cadre rappelle que le dernier directeur du CHU a été relevé de ses fonctions il y a de cela plus de neuf mois, ils (les cadres du ministère, ndlr) lui ont reproché de ne pas avoir procédé à l'installation du scanner acquis depuis plusieurs mois. Des médecins, des paramédicaux et même de simples travailleurs du CHU s'attendaient à ce que le montage et la mise en marche de cet appareil se fassent dans la semaine qui suit le limogeage du directeur mais, hélas, rien n'a été fait.“La situation demeure inchangée et le CHU est, encore une fois, victime de faux problèmes. Un directeur intérimaire a été désigné et neuf mois après, on en est au même point”, ajoute-t-il. Ces jours-ci, on parle de pénuries de réactifs pour certaines analyses médicales, de seringues et même de bandelettes réactives, au point où ces dernières ont été rationnées. Des professeurs, des maîtres assistants, des généralistes et des paramédicaux nous ont affirmé que les vocables pénurie et rupture de stock font partie de leur quotidien, contrairement aux autres établissements hospitaliers spécialisés, hôpitaux et EPSP de la wilaya où travaillent leurs collègues, tout en pointant du doigt le département de Saïd Barkat qui laisse une aussi importante structure, dirigée par des intérimaires qui ont excellé dans la gestion d'autres établissements mais qui n'ont pu faire preuve d'abnégation et de compétence au CHU Saâdna-Abdennour.