Forte du soutien de la République et canton de Genève, du département de la culture de la ville de Genève et de plusieurs autres importants partenaires, la 5e édition du Festival international du film oriental de Genève, organisée par l'association Fifog, en collaboration avec des partenaires œuvrant pour le développement, la diversité culturelle et le dialogue intercivilisationnel, qui se tient depuis le 19 mars dernier au CAC-Voltaire, à Lausanne, à Meyrin, à Versoix, à Berne et en France voisine (Gex), prendra fin demain. Parrainée par l'intellectuel genevois Jean Ziegler, la cuvée 2010 présentera une soixantaine de films, tous genres confondus, en provenance du Maroc, d'Irak, de Tunisie, de Turquie, d'Egypte, d'Iran, de Suisse et des Etats-Unis d'Amérique. Dans cette cuvée, figure une huitaine de films algériens. Ces œuvres partagent un dénominateur commun, à savoir la mise en valeur d'un cinéma novateur et porteur de modernité. Elles sont classées dans des sections devenues désormais traditionnelles : “L'Orient dans tous ses états”, “Regards de femmes”, “Voix d'Amérique”, sans oublier le “Fi-Fon-Fan, le festival des enfants”. Outre cela, cette année, le Fifog fait un clin d'œil aux cinémas des pays du Golfe jusque-là restés inexplorés et méconnus en Suisse. Cette programmation continue donc à explorer les sociétés orientales dans leur diversité et à interroger les frontières entre l'Orient et l'Occident à travers des fictions, des documentaires et des courts métrages inédits ou peu connus en Suisse. Le Fifog cherche également à initier des débats sur des thèmes touchant aussi bien à l'Orient qu'à l'Occident, à offrir une plateforme d'expression pour les jeunes réalisateurs suisses et orientaux et à favoriser le dialogue et la compréhension interculturelle. La tenue d'un festival de cette taille dans un pays qui vient de voter en faveur d'une initiative populaire visant à interdire la construction de minarets peut étonner. La forte médiatisation dont jouit le festival en Suisse n'est pas étrangère à cette actualité. Mais, les organisateurs préfèrent mettre en valeur un concept, une structure festivalière, une vision d'avenir et un propos mesuré, aussi bien sur l'esthétisme cinématographique que sur l'organisation professionnelle, malgré les moyens modestes dont ils disposent. Toujours en relation avec l'actualité politique, lors de la conférence de presse qui a eu lieu au Club suisse de la presse, les organisateurs ont souligné le caractère international de l'équipe organisatrice (Algérie, Brésil, Suisse, Sénégal, France, Maroc, USA…), avant de lancer, avec un brin de provocation à l'adresse des nombreux journalistes présents : “Notre festival est un minaret cinématographique de 80 étages (films), de 30 fenêtres (invités) érigé dans 10 espaces (lieux de projections) pour appeler au dialogue, à la raison, à la tolérance qui sont indispensables pour le vivre ensemble.” Un festival qui monte et à suivre !