Vivant une situation des plus précaires du fait de la non-perception de son salaire depuis six mois, un jeune homme de 23 ans qui exerçait en qualité de veilleur de nuit à l'abattoir communal de Hassi El Gara, a décidé d'arriver à la solution extrême pour attirer l'attention sur son cas épineux . Après moult tentatives de sensibilisation des responsables de la commune sur sa difficile situation sociale, il a choisi, en désespoir de cause, de s'immoler en plein bureau du P/APC de cette commune et ce au moment-même où l'édile tenait une réunion de travail. En effet, muni d'une bouteille d'essence, le jeune s'est introduit dans le bureau du maire, s'est aspergé le corps et s'est enflammé devant l'assistance médusée. Le maire dans une vaine tentative d'empêcher le jeune homme de s'immoler s'est jeté sur lui, mais un peu trop tard. Gravement brûlé au troisième degré, le jeune évacué d'urgence par ambulance à l'hôpital Colonel Châabani d'El Menia est décédé pendant son transfert, alors que le maire s'en est sorti avec des brûlures au niveau des mains et des avant-bras. Ce cas renseigne, on ne peut plus, sur cette importante tranche de population qui vit dans le dénuement le plus total au moment où les responsables pérorent à longueur de journée sur la bonne santé économique du pays. C'est triste d'en arriver à ce point au moment où le gouverneur de la Banque d'Algérie déclare fièrement que l'Algérie accumule 149 milliards de dollars de réserves de change, alors que des Algériens n'arrivent même pas à assurer la moindre pitance à leur progéniture.
