Il ressort de cette analyse que près de 86% des femmes dans les deux communes sont au chômage, un chiffre qui dépasse largement le taux national des 11%. Le Centre national d'études et d'analyses de la population, organisme relevant du ministère de l'Intérieur, a livré, jeudi dernier, les conclusions de son enquête socioéconomique réalisée au niveau de deux communes du sud de la wilaya de Mila, à savoir M'chira et Ouled Khlouf. L'étude, la première du genre à l'échelle nationale, a permis d'identifier les faiblesses socioéconomiques des populations de ces deux agglomérations, considérées comme les plus pauvres de la wilaya, et fournir une importante base de données statistiques qui servirait par la suite aux pouvoirs publics d'établir une espèce de feuille de route pour le développement de ces deux régions. Les indices d'autonomie individuelle, de cohésion sociale et d'équité ont constitué l'ossature de l'étude. Le premier indice, celui de l'autonomie individuelle, qui fait la lumière sur les possibilités d'accès des populations locales au monde du travail et aux établissements de formation professionnelle, a permis aux enquêteurs de mesurer toute l'ampleur du chômage dans les régions ciblées, notamment au sein de la gent féminine, ainsi que le faible taux d'adhésion des habitants à la formation professionnelle. Ainsi, il ressort de cette analyse que près de 86% des femmes dans les deux communes sont au chômage, un chiffre qui dépasse largement le taux national des 11%. Les hommes ne sont pas mieux lotis non plus. Le rapport final du Ceneap fait état d'un taux de chômage de 29% au sein de la population masculine dans les deux communes. Concernant l'équité sociale en matière d'accès des citoyens à l'éducation et aux soins, la situation n'est guère plus reluisante. À M'chira, rien que 15% des personnes sondées qualifient l'accès aux soins de facile. Alors que dans la deuxième commune, Ouled Khlouf, près de 90% de la population éprouve des difficultés à accéder aux soins gratuits. Le topo est le même en matière d'accès aux établissements éducatifs. Si à Ouled Khlouf, les personnes interrogées ont exprimé leur pleine satisfaction sur le sujet, leurs concitoyens de M'chira, quant à eux, sont loin d'être satisfaits. Seulement 5% en effet trouvent l'accès à l'école facile. S'agissant de la cohésion sociale mesurée sur le taux de participation à la dernière élection présidentielle, les chiffres semblent encourageants. En effet, selon les termes du rapport en question, plus de 80% des habitants de M'chira ont participé activement au vote et environ 60% à Ouled Khlouf. En matière de cohésion sociale toujours, plus de 8% des habitants des deux communes ont exprimé leur volonté d'émigrer hors de leur commune d'origine, alors que 85% disent se sentir en sécurité dans leur lieu d'habitation. K. Bouabdellah