Cet éminent spécialiste pense qu'il est déconseillé d'installer un incinérateur à l'intérieur d'un hôpital. Il rappelle qu'en France, par exemple, ont été bannis des incinérateurs in situ et qu'en Europe, tous les incinérateurs pour déchets d'activités de soins, même de haute technologie n'existent plus dans l'enceinte des établissements de santé. Ils ont été externalisés et mis en activité dans le cadre d'usine d'incinération industrielle de déchets ménagers, d'activités de soins et des déchets industriels. “Chez nous, le matériel d'incinération installé dans l'enceinte même des hôpitaux est en contradiction même avec la loi. Ce matériel est constitué de brûleurs obsolètes, polluants et dangereux pour les malades hospitalisés, pour le personnel de santé qui exerce dans l'établissement, pour les visiteurs, les riverains et pour l'environnement urbain. Leur installation in situ n'a fait l'objet d'aucune étude d'impact sur l'environnement et cette installation n'est pas en conformité avec les textes”. Il ajoute : “Et puis un incinérateur, il faut le rentabiliser. Quand il est à l'intérieur d'une structure hospitalière, il est nuisible à l'environnement et les riverains et en plus il n'est pas normal que des camions de déchets entrent à l'hôpital. Le procédé en lui-même ne doit pas être implanté à l'intérieur, mais externalisé”. Le deuxième point relevé par le professeur Soukehal est la gestion de l'incinérateur : “Il faut un personnel qualifié pour une machine de haute technologie comme un incinérateur, alors qu'on a des difficultés pour faire tourner un scanner. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Pourquoi en Europe, on les sort et ici, on les rentre. Je pose la question : pourquoi met-on des brûleurs dans les hôpitaux et enfume-t-on tout le monde ? La réforme hospitalière doit s'inscrire dans le cadre d'une démarche de qualité englobant le préventif, le curatif, le suivi et le palliatif”.