Décidément, le torchon ne cesse de brûler entre le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique, Snapap, et la direction de wilaya de la formation et de l'enseignement professionnels à Tizi Ouzou où les établissements du secteur sont cycliquement paralysés par des mouvements de protestation face auxquels l'administration préfère jusque-là répondre par la sourde oreille. Lors d'un point de presse animé hier, les représentants du Snapap dans les différents établissements du secteur de la formation professionnelle, qui qualifient la grève de trois jours, qui devait prendre fin, hier, de succès tant le taux de suivi dans la wilaya a atteint les 72%, menacent désormais d'aller vers des actions plus radicales dont le recours à une grève générale illimitée si le silence de l'administration quant à la prise en charge des revendications contenues dans la plate-forme, rendue publique durant le mois de mars dernier, venait à perdurer. “La décision du recours à une grève générale illimitée est envisagée et sera soumise au congrès de wilaya du Snapap qui aura lieu le 21 avril prochain”, a déclaré le représentant du Snapap à l'occasion de ce point de presse, au cours duquel le représentant de la section de ce syndicat dans le secteur de la formation professionnelle a expliqué que des ponctions sur les salaires des grévistes sont déjà annoncées par la direction de tutelle qui excelle, dit le même responsable, dans “le harcèlement, les sanctions et le refus de tout dialogue avec les représentants syndicaux”. “On a, à maintes reprises, saisi la DFP au sujet de nos doléances, mais celle-ci a toujours refusé de recevoir nos courriers, et ce, en refusant d'en accuser réception”, dira le même syndicaliste. Pour rappel, le Snapap, qui est à son 4e mouvement de grève dans la formation professionnelle depuis janvier dernier, exige, entre autres, la réactivation des 185 postes de promotion interne et exceptionnelle bloqués en 2003, la cessation des promotions obscures et opaques, l'assainissement du parc logement dans toutes ses catégories, la prise en charge urgente des situations catastrophiques constatées au niveau du CFPA de Boukhalfa et des deux INSFP de Oued Aïssi et Imerzouken-Arezki de Tizi Ouzou, et également la réparation des infrastructures présentant des dangers pour les stagiaires et les enseignants, ainsi que la prise en charge de la revendication liée au régime indemnitaire et au statut particulier jugé dégradant. Quant à la gestion du secteur, les représentants du Snapap exigent une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur de nombreux dossiers qui représentent pour les syndicalistes de gros points noirs.