Plusieurs projets de construction de logements et d'équipements publics, à travers la wilaya de Bouira, sont à l'arrêt. Ce que nous a confirmé un groupe d'entrepreneurs lors de la journée d'études, organisée par l'OPGI, sur les systèmes de construction. La léthargie des chantiers est due à la crise du ciment. Un sac de ciment est cédé au marché noir 800 DA alors que le prix réel est de 300 DA. Cette tension s'explique, dit-on, par l'arrêt technique de l'usine de l'ERCC de Sour El-Ghozlane, qui est d'une capacité de 1 million de tonnes/an, au mois de mars dernier. Un arrêt qui a donné libre cours aux spéculateurs. Un entrepreneur avait appelé un revendeur pour s'approvisionner en ciment. Ce dernier, sans hésiter, l'informe de la disponibilité de la quantité voulue au prix de 280 000 DA le chargement de 20 tonnes (le prix d'usine est de 120 000DA). “Nous ne comprenons rien. Pour nous qui réalisons des grands projets de logements au profit de l'Etat, nous sommes bloqués, alors que la mafia dispose de grandes quantités. Allez au café situé près de la cimenterie, les bons se vendent au vu et au su de tout le monde et personne ne lève le petit doigt”, déclare cet entrepreneur. Un autre enchaîne : “L'ERCC n'accorde que les dossiers de plus de 250 tonnes, sans prendre en considération les petits artisans qui réalisent les petits projets mais gonflent les quantités. Cet état de fait a encouragé le marché parallèle. Du côté de la programmation, il y a beaucoup de chose à dire. Si la date de votre programme est dépassée vous ne pouvez plus prétendre à son enlèvement.” Le groupe d'entrepreneurs a critiqué ouvertement le président de l'UGEA qui a appelé à l'augmentation du prix du ciment. “Un entrepreneur qui demande l'augmentation du prix du ciment cela n'est jamais vu alors qu'il est censé défendre les intérêts de ceux qui l'ont élu”, diront-ils. Notons que la wilaya de Bouira a un programme de 9 575 logements toutes catégories confondues (sans équipements publics) dont 2 532 logements sont en cours de réalisation.