Jugée le 24 mars dernier, l'affaire du thon rouge d'Annaba suscite aujourd'hui encore des réactions. Cette fois-ci, il s'agit du groupe turc de pêche Aqua-group qui fait état, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, de son souhait de faire la lumière sur son rôle dans cette affaire. Il faut rappeler que cinq armateurs turcs ont été condamnés à des peines de trois ans de prison et une forte amende pour “pêche illicite, faux et usage de faux” et “contrebande”, et ce, au même titre que certains Algériens dont des cadres du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Ainsi, dans ce communiqué, les Turcs d'Aqua-group se disent agir sur la base de contrats signés avec les pêcheurs algériens. “En tant qu'Aqua-group, en nous basant sur les contrats que nous avons conclus avec les pêcheurs algériens, nous nous sommes rendus en Algérie pour acheter du thon vivant. En 2008, à la suite de l'opération réussie que nous avons accomplie avec une conception gagnant-gagnant. Après quoi, nous nous sommes retrouvés dans un complot dont nous ne comprenions pas la raison”, lit-on dans le communiqué. Selon, Aqua-group, les bateaux envoyés ne sont pas des thoniers senneurs, mais de remorqueurs dépêchés sur place, l'Algérie ne possédant pas de remorqueurs, arguant que la valeur d'un poisson qui n'est pas muni de documents d'importation est commercialement nulle, tout en réfutant d'avoir pris la fuite. “Les bateaux que nous avions envoyés ne sont absolument pas des thoniers senneurs. Ils sont été envoyés pour le remorquage des cages et fournir un soutien logistique. Par ailleurs, ces documents et ces immatriculations internationales ont été établis dans ce sens. En l'occurrence, les tribunaux algériens ne reconnaissent pas les immatriculations de la République de Turquie. Etant donné que l'Algérie ne possédait pas de remorqueurs, nous avons mis en consignation des thons dans les filets que les pêcheurs algériens avaient pêchés… nous avons été convoqués par les garde-côtes et nous nous y sommes conformés. Nous avons été surpris et nous nous ne sommes strictement pas échappés. D'ailleurs, la valeur d'un poisson qui n'est pas munis de documents d'importation est commercialement nulle”, ajoute le communiqué. Les Turcs ne s'arrêtent pas là et remettent en cause l'expert désigné pour faire le rapport, qui, selon eux, n'a jamais vu de thonier dans sa vie. “Le rapport a été dressé par un expert qui n'avait peut-être jamais vu dans sa vie un thonier, qui selon ledit rapport, notre bateau pourrait pêcher. Comme ils n'ont pas trouvé de preuves pour nous obliger à accepter les accusations, ils nous ont imputé des accusations dénuées de fondements.” Les Turcs estiment, en outre, qu'ils sont victimes d'une querelle politique et dévoilent à cette occasion qu'ils ont décidé depuis cette affaire la mise à l'écart de leurs investissements prévus en Algérie.