Le procès de l'affaire communément appelée «des thoniers turcs» se tiendra sous quinzaine devant le tribunal d'Annaba, a-t-on appris de source proche de ce dossier. En effet, cette affaire -qui a fait couler beaucoup d'encre- a été programmée durant la deuxième semaine du mois de février en cours, précise-t-on de même source et ce, suite à la demande du parquet d'un complément d'enquête dans ce dossier impliquant des armateurs turcs et algériens aux côtés de deux cadres du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. L'information complémentaire a été ficelée, suite à quoi l'affaire est prête à être jugée. Pour rappel, le président d'audience statuant sur l'affaire avait exigé de plus amples détails de la part du ministère de la Pêche, du fisc, de l'administration des Douanes et de la Marine nationale, afin de mieux maîtriser le dossier dont il a la charge. Des détails qui lui manquaient dans la lecture sereine du dossier avant de rendre son verdict final dans ce procès. Rappelons que le procureur de la République avait requis, après l'audition deux jours durant des témoins, des peines de prison ferme de 8 et 6 ans respectivement à l'encontre du secrétaire général et du directeur des pêches maritimes et océaniques (DPMO ) et de 5 ans de prison ferme encore contre les armateurs turcs et algériens. Des peines assorties pour ces derniers d'une amende équivalant à dix fois le montant de la capture de thon et la saisie des embarcations et du matériel utilisé dans le cadre de cette opération de pêche illicite de thon rouge qui a entaché la saison 2009. Les navires turcs, un thonier- sennier accompagné de deux remorqueurs battant le même pavillon, avaient été arraisonnés par les garde-côtes algériens, début juin passé, au large d'Annaba, alors qu'il tractait une cargaison de 210 tonnes de thon rouge. Les thoniers turcs n'avaient pu présenter alors aucun document les autorisant à pêcher et à circuler dans les eaux territoriales, alors qu'ils prétendaient avoir acheté en toute légalité la capture à un armateur algérien. Il a pu ensuite être prouvé qu'il s'agissait en fait d'une mise en scène, les remorqueurs turcs simulent alors un faux échange de capture. Les navires étrangers, venus avec du thon pêché illégalement, ne faisaient que simuler cette opération en mer pour obtenir un document de traçabilité qui leur permet de débarquer leur marchandise en toute légalité.