RéSUMé : Lydia s'est rendue chez un spécialiste très réputé. Elle découvrira que l'avortement peut se faire mais au prix fort. Elle accepte, même si elle n'a pas la somme exigée. Elle va demander de l'aide… 42eme partie -Où étais-tu partie ? Je me suis faite du mauvais sang pour toi, lui dit-elle. Je veux des réponses Lydia. Tu n'avais pas prévu de sortir durant toute la journée. Je veux savoir ce qui t'a retenue. - Rien, j'ai passé la journée à marcher. - Tourne-toi que je te vois, lui dit-elle en l'attrapant par le bras. Tu as pleuré ? Lorsque Lydia la regarde, elle peut voir ses yeux rouges. Elle a pleuré toutes les larmes de son corps. Elle a été à la banque et a pris ses économies. Pas même un quart de la somme exigée. Elle a appelé son amie Souhila pour lui demander de l'aide. Souhila n'a pas refusé. Même avec les dix mille dinars qu'elle lui prêtera, cela ne suffira pas. - Dis, est-ce que tu peux me prêter de l'argent ? demande-t-elle à sa tante. Je voudrais partir en voyage pour me changer les idées. - C'est une excellente idée. De combien as-tu besoin ? - Ce que tu peux, quinze mille, dix mille, dit Lydia. - Pour quand ? - Dans quelques jours. Donc tu es d'accord ? Houria lui assure que oui. Lydia est presque aux anges. Elle entrevoit le bout du tunnel. Si elle parvient à réunir assez d'argent pour l'avortement, elle sera sauvée. - Je vais préparer mes affaires, dit-elle. Je reprends le travail demain. - C'est une bonne chose. Dès le lendemain, Lydia retourne à Zéralda. Elle passe déposer des affaires chez sa pensionnaire puis se rend à son travail. L'accueil de ses collègues lui met du baume au cœur. Même son responsable a le sourire en la voyant à son bureau. - Vous nous manquiez, lui dit-il. Ça va mieux ? - Oui, répond-elle. - Tant mieux. La reprise du travail est réellement le meilleur remède pour qu'elle se ressaisisse. Souhila ne la quitte pas une seconde. Elle sent combien Lydia souffre. Son regard est si triste. Un jour, elle l'invite à passer la nuit chez elle. Sa famille s'est absentée. Lydia est à l'aise. Elles peuvent discuter de tout et de rien, sans craindre d'être écoutées. Souhila a bien senti qu'elle lui cachait des choses. Elle insiste pour savoir. - Tu vas avoir besoin de cet argent pour quoi faire ? - Ce que tu peux être curieuse, lui dit-elle. - Prouve-moi ton amitié et raconte- moi... Tu n'es plus seule, la rassure-t-elle. Tu ne peux pas me laisser dans l'ignorance. Lydia hésite un moment et, refusant de perdre l'amitié de son amie, elle décide de tout lui dire. Ce n'est pas facile mais elle y parvient. Souhila, qui ne se doutait pas de la gravité de la situation, en reste bouche bée. Elle ne sait plus quoi lui dire. Elle pleure avec elle. Elle est désolée pour elle. - Et comment feras-tu après pour excuser ton absence ? Ta famille va se poser des questions ! - J'ai parlé à ma famille d'un voyage, lui confie Lydia. Pour expliquer mon besoin d'argent et aussi pour avoir le temps de me remettre... - L'idée du voyage est géniale. As-tu pris rendez-vous ? - Oui, pour les examens. Après, ils fixent une date pour l'avortement, lui apprend Lydia. Je ne veux pas perdre de temps. Souhila propose de l'accompagner à ses rendez-vous. Comme prévu, dès le lendemain, elle fait une prise de sang pour un bilan complet et remet ses urines. Elle donne un faux nom et se présente comme une femme mariée. Une semaine plus tard, elles prennent leur journée et se rendent à Alger. Une grande déception l'attend. Le spécialiste est absent et les infirmières ne peuvent pas lui fixer rendez-vous avant longtemps... A. K. (À suivre)