RéSUMé : Lydia réussit à se débrouiller une partie de la somme exigée. Sa tante croit qu'elle partira en voyage. Souhila, à qui elle se confie, décide de l'accompagner à ses rendez-vous. Une grande déception l'attend. Le spécialiste, absent, n'est pas joignable… 43eme partie -Comment ça injoignable ? s'écrie Lydia. Il ne travaille plus ici ? Il a quitté le pays ? - Sa femme est souffrante, lui confie une infirmière. Il est à son chevet. - Mais il reviendra ? demande Souhila. Il ne va pas abandonner son cabinet ? - Bien sûr qu'il reviendra mais personne ne sait quand, répond l'infirmière. - Il n'a pas un remplaçant ? - Si, mais il ne s'occupe pas des cas particuliers. Il faudra attendre le retour du Dr Sid Ali, lui dit-elle. Lydia est désespérée. Sans le soutien de Souhila, elle ignore comment elle aurait fait pour rentrer. Elle s'est attendue à tout sauf à ce coup du destin. Elle a le sentiment que la malchance ne la quitterait pas de sitôt et qu'elle allait s'acharner sur elle. Même si elle est arrivée à réunir la somme, même si elle est en sa possession, elle ne lui servira à rien. - Qu'est-ce que je vais devenir ? - J'ignore comment sera l'avenir mais ce dont je suis certaine, c'est que je serai toujours là pour t'aider, la rassure Souhila. Et puis, il y a ta famille. Quoi qu'il advienne, tu pourras toujours compter sur eux. - Je ne veux pas les mettre au courant, murmure Lydia. Promets-moi de ne jamais le leur dire ! - Promis, juré ! Mais dès que la grossesse sera visible, il faudra camoufler. Lydia décide de ne pas attendre. Dès le lendemain, elle se met à porter le hidjab. Cela surprend tout le monde. Mais tous respectent son choix et ne font aucun commentaire. La jeune femme se met aussi à sauter les repas pour ne pas prendre de poids. Le temps passe. Craignant que sa tante ne découvre sa grossesse, elle ne s'est plus rendue à Alger. Quand elle l'invite à venir passer le week-end, elle prétexte avoir repris ses études et avoir des révisions. Cependant, elle sait qu'un jour, plus précisément lorsque sa cousine rentrera de France, qu'elle devra aller la voir. Elle se doute bien que cela ne se passera pas bien mais elle lui doit des explications. Elle regrette tous ses actes irréfléchis. Elle s'est faite à l'idée que tout ce qui lui est arrivé est une punition divine. L'instant tant redouté arrive plus tôt que prévu. Lydia en est alors à son septième mois de grossesse. Kamélia est rentrée au pays et sa cousine aurait voulu la voir après sa délivrance. Mais elle ne lui laisse pas le choix. Au téléphone, sa voix est pleine de colère. Lydia sent combien elle lui en veut. Comment en aurait-il pu être autrement ? Le rendez-vous est fixé pour le lendemain matin, à Zéralda. Kamélia a décidé de se déplacer jusqu'à elle. Lydia ne se sent pas la force de la regarder dans les yeux. Elle a honte comme jamais. Rien de ce qu'elle pourra dire n'excusera et ne pourra pardonner ses actes. Kamélia est pâle et a les traits tirés. Tout comme Lydia... L'unique question qui monte aux lèvres de Kamélia est “Pourquoi ?”.Lydia hausse les épaules. - Quoi que je puisse te dire, tu ne comprendras pas. Je crois que, dans le fond, j'étais jalouse de toi. J'ai tenté ma chance auprès de lui, mais il ne voulait pas de moi. Je me suis vengée. J'étais aveuglée par la colère. J'ai été bête et injuste avec toi. - Pourquoi me l'avouer ? Je ne me doutais de rien. Je ne l'aurais jamais su. Pourquoi l'avoir dit à Samir ? l'interroge Kamélia. Pourquoi m'avoir écrit après tout ce temps ? Lydia a un pauvre sourire. - J'espérais que ce ne serait pas trop tard et que vous pouviez vous réconcilier. Vous vous aimiez sincèrement. Je regrette d'avoir mis de la pagaille dans vos vies. Je n'aurais pas dû... Est-ce qu'un jour, tu pourras me pardonner ? - Je l'ignore, soupire Kamélia en la regardant dans les yeux. Mais, dis-moi, qu'est-ce qui a changé en toi ? Pourquoi je te sens si différente de celle que j'ai laissée ? De grosses larmes se mettent à couler sur les joues de Lydia, poussant sa cousine à insister et à ne pas repartir sans avoir eu des réponses... A. K. (À suivre)