Après trois longues journées de plaidoiries sur l'interconnexion entre les accusés et les faits qui leur sont reprochés, les témoins et les explications des avocats constitués en partie civile, le représentant du ministère public, lors de son réquisitoire dans le lourd dossier relatif à l'APC de Tiaret, n'a pas été, hier, clément à l'adresse des 52 inculpés. Auparavant, ce furent les avocats de la partie civile, voire du Trésor public et de la wilaya, qui se sont longuement étalés sur les faits ayant poussé l'autorité suprême de la wilaya à déposer une plainte contre les principaux accusés, et ce, avant que d'autres inculpés ne soient impliqués dans l'affaire au fil des procédures de l'instruction. Ces derniers n'ont pas été tendres envers principalement le maire et l'ex-chef de daïra, auxquels ils font porter le chapeau de cette déconfiture qui a polarisé l'actualité locale depuis bien des mois. Après quoi, l'avocat général, représentant du ministère public, entamera son réquisitoire par rappeler à tous l'objectif assigné par le législateur au code des marchés publics. “On ne peut désigner cela que par l'expression de fruit d'une longue réflexion pour une meilleure gestion et une transparence cohérente quant à l'octroi des projets”, martèlera-t-il, en mettant en exergue le bienfait de la mise en place de cet outil élaboré afin d'éviter de telles anarchies. Et d'enchaîner : “Malheureusement, à cause de la négligence des lois de la République par certains responsables ayant tiré profit et bénéficié d'autres largesses, et d'autres animés de l'obsession du gain facile, on se trouve aujourd'hui en face d'une véritable toile d'araignée.” Au terme de son intervention, ce dernier requiert la peine maximale à l'encontre de l'ensemble des accusés dont le verdict sera connu la semaine prochaine. Pour les avocats de la défense, il est injuste que tous les inculpés soient placés sur le même podium, certains ne doivent même pas être interpellés ou incriminés. C'est le cas de l'avocat de l'ex-chef de daïra qui insistera sur le manque de preuves tangibles pouvant éclabousser son client. “Mon client n'est qu'un simple commis de l'Etat, intermédiaire entre l'APC et le wali. Son dossier ne comporte aucune preuve quant à son implication directe dans les insuffisances décelées ; pour tout cela je plaide non coupable pour lui”, affirmera Me El-Mechri. Par ailleurs, d'autres avocats de la défense se sont succédé à la barre pour tenter, chacun, de disculper son ou ses mandants.