Les équilibres budgétaires de la Caisse nationale de retraite dépendent en grande partie de l'application des réformes engagées du système de retraite, notamment la suppression de la retraite sans conditions d'âge qui a failli aboutir à la faillite de la CNR. La prochaine fête des travailleurs ne sera pas l'occasion pour annoncer une augmentation salariale des travailleurs, mais sera marquée par la signature des conventions de branches dont les groupes de travail installés depuis la dernière tripartite ont achevé leurs travaux. “Nous nous préparons pour être au rendez-vous le 1er mai prochain”, a indiqué le ministre du Travail et de la Protection sociale en marge des travaux du Sénat jeudi. Les retraités seront les heureux “élus” du mois de mai puisque Tayeb Louh, qui a évité d'annoncer ouvertement cette augmentation à la presse, a souligné que la loi sera appliquée. Et la loi stipule que cette catégorie bénéficie d'une hausse annuelle de leur pension au début du mois de mai sur décision du ministre du Travail, mais en tenant compte des équilibres budgétaires de la Caisse nationale de retraite. Cette dernière, à en croire les propos de M. Louh, “se porte bien”. Une bonne nouvelle donc pour les retraités. Pour ce qui est de la traditionnelle tripartite gouvernement- UGTA-patronat, le ministre du Travail a indiqué que “la date de la tenue de la tripartite doit être arrêtée par le Premier ministre”. Il faut savoir, cependant, que “la réunion périodique aura lieu logiquement avant la fin de l'année en cours, car nous sommes liés au pacte national économique et social qui expire cette année”. Ce dernier, rappelons-le, a été élaboré au mois d'octobre 2006 pour une durée de quatre années et n'avait pas fait l'unanimité. Comme d'ailleurs la suppression de la retraite sans conditions d'âge et la retraite proportionnelle sur laquelle le gouvernement ne compte pas lâcher du lest. Car, argue l'hôte du Sénat, avec l'application des réformes engagées dans le système de retraite, notamment dans le volet de la retraite sans conditions d'âge, la Caisse nationale de retraite rétablira totalement son équilibre budgétaire. Le ministre du Travail rappellera que c'est ce système qui a failli aboutir à la faillite de la CNR en 1997. “Le déficit budgétaire de la CNR en 1997 avait atteint les 10 milliards DA et c'est grâce à la Cnac et au Trésor que la Caisse a pu s'en sortir”, insiste l'orateur en précisant qu'en 2009, le déficit a été ramené à 1,99 milliard de DA. Il faut donc, selon le premier responsable du département du Travail, “poursuivre les réformes qui sont beaucoup plus difficiles qu'une mise en place nouvelle d'un nouveau système”. Evidemment, l'orateur ne manquera pas de saluer l'initiative prise à l'époque par le président de la République pour la création d'un Fonds national des réserves de retraite auquel 2% de la fiscalité pétrolière sont consacrés, ceci pour faire face à toute éventualité. En un mot, plus d'années de travail pour une augmentation de 300 DA en vue de garantir sa retraite est la devise du gouvernement qui compte concrétiser la suppression de la retraite sans conditions d'âge, faisant fi du tollé que la disposition avait soulevé, notamment à la zone industrielle de Rouiba, ceci en étant au stade de proposition, alors qu'en sera-t-il lors de son officialisation.