Le ministre des Finances a souligné que “les progrès de l'économie mondiale ne devraient pas altérer la détermination de la communauté internationale à trouver des solutions aux déséquilibres économiques globaux et à renforcer l'encadrement réglementaire et prudentiel du système financier”. Dans le cadre de sa participation aux travaux des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent actuellement à Washington DC (aux Etats-Unis d'Amérique), le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a pris part à la réunion du groupe des vingt-quatre (G24) pour les questions monétaires et le développement, sur l'état de l'économie mondiale, d'une part, et sur les réformes entreprises au sein du FMI et de la Banque mondiale, d'autre part. Dans un communiqué de presse adressé à la rédaction, le ministère a indiqué que le grand argentier du pays a souligné, lors de cette réunion, que “les progrès de l'économie mondiale ne devraient pas altérer la détermination de la communauté internationale à trouver des solutions aux déséquilibres économiques globaux et à renforcer l'encadrement réglementaire et prudentiel du système financier”, relevant, l'importance “de tirer les leçons de la crise”. “La BM et le FMI peuvent jouer un rôle important en procurant les données de base et les analyses y afférentes”, a estimé M. Karim Djoudi. Le ministre des Finances a notamment mis en exergue les risques qui pèsent sur la reprise. “Il ne faut pas perdre de vue qu'au moment de la crise, les anticipations sur l'économie mondiale étaient des plus pessimistes et qu'aujourd'hui, il ne faudrait pas que dans un élan d'illusion nous soyons trop optimistes sur la reprise”, a expliqué le ministre des Finances. Pour rappel, le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement relevé mercredi dernier sa prévision de croissance mondiale mais en soulignant, lui aussi, les risques qui pèsent sur la reprise, en particulier la dette publique des pays développés et les déséquilibres dans les flux de capitaux. Après avoir reculé de 0,6% en 2009, le produit intérieur brut de la planète devrait croître de 4,2% cette année. “Il y a lieu de se demander si toutes les conséquences des crises ont été constatées et traduites en pertes. L'emballement des déficits publics et de la dette publique a généré une abondance de liquidités induisant une forte pression inflationniste, l'éviction des financements au détriment de l'économie productive et une forte croissance des coûts de financements”, s'est inquiété le grand argentier du pays. Dans ce contexte, a-t-il précisé, “on assiste à une détérioration des indicateurs sociaux, on observe aussi un accroissement du chômage et un déficit des caisses de retraite”. Par ailleurs, les investissements se sont réorientés dans leurs zones d'origine traduisant ainsi une forte instabilité des investissements directs étrangers. “Le risque est que nos pays enregistrent une faible croissance qui va durer dans le temps et une faible création d'emploi”, indique M. Karim Djoudi, relevant, en signalant que le fait que “les capacités d'intervention publiques ont été consommées pendant la crise, ce qui fait que les Etats n'ont plus d'espaces budgétaire et monétaire pour intervenir”. Le ministre des Finances estime que les pays en développement sont les plus vulnérables. Ces pays, souligne le ministre, doivent avoir une visibilité à moyen terme sur les prix de l'énergie, les prix des matières premières et la stabilité des flux des investissements et de financements. En ce qui concerne les pays pauvres, “il est nécessaire de renforcer la solidarité et l'aide publique car le risque est grand dans ces pays”, a ajouté M. Karim Djoudi. Le ministre des Finances a également mis l'accent sur le fait qu'à ce stade, il est important de se poser la question de la qualité de la croissance économique et de sa capacité à générer de l'emploi et des revenus.