Photo : Fouad S. Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a pris part à la réunion du groupe des 24 pour les questions monétaires et le développement (G.24) tenue à Washington dans le cadre de sa participation aux travaux de la réunion de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, a indiqué, hier, le ministère dans un communiqué. Dans son intervention lors de cette réunion, le ministre a souligné que «les progrès de l'économie mondiale ne devraient pas altérer la détermination de la communauté internationale à trouver des solutions aux déséquilibres économiques globaux et à renforcer l'encadrement réglementaire et prudentiel u système financier». «Il est, en effet, important de tirer les leçons de la crise. La BM et le FMI peuvent jouer un rôle important en procurant les données de base et les analyses y afférentes», a-t-il considéré. Pour lui, «il y a lieu de se demander si toutes les conséquences des crises ont été constatées et traduites en pertes. L'emballement des déficits publics et de la dette publique a généré une abondance de liquidités induisant une forte pression inflationniste, l'éviction des financements au détriment de l'économie productive et une forte croissance des coûts de financements». Dans ce contexte, a-t-il précisé, «on assiste à une détérioration des indicateurs sociaux, on observe aussi un accroissement du chômage et un déficit des caisses de retraite». Par ailleurs, a-t-il ajouté, «les investissements se sont réorientés dans leurs zones d'origine traduisant ainsi une forte instabilité des IDE (investissements directs étrangers)'». Sur ce point, il a observé que «le risque est que nos pays enregistrent une faible croissance qui va durer dans le temps et une faible création d'emplois. Ceci a entraîné des tensions sociales et une détérioration du pouvoir d'achat», tout en signalant que «les capacités d'interventions publiques ont été consommées pendant la crise, ce qui fait que les Etats n'ont plus d'espaces budgétaire et monétaire pour intervenir». «Les pays en développement sont les plus vulnérables. A ce titre, ils doivent avoir une visibilité à moyen terme sur les prix de l'énergie, les prix des matières premières et la stabilité des flux des investissements et de financement», a-t-il préconisé. En ce qui concerne les pays pauvres, «il est nécessaire de renforcer la solidarité et l'aide publiques car le risque est grand dans ces pays», a recommandé le ministre, en mettant l'accent sur le fait qu'à ce stade, «il est important de se poser la question de la qualité de la croissance économique et de sa capacité à générer de l'emploi et de revenus3. M. Djoudi a tenu à préciser qu'il ne faut pas perdre de vue qu'au moment de la crise, «les anticipations sur l'économie mondiale étaient des plus pessimistes et qu'aujourd'hui, il ne faudrait pas que dans un élan d'illusion nous soyons trop optimistes sur la reprise».