Bien qu'elle contribue très peu au réchauffement de la planète, l'Afrique est reconnue par les experts comme l'une des régions les plus vulnérables au changement et à la variabilité climatiques. Les pays africains subissent déjà les pires conséquences du changement climatique. Face à cette situation, la France et l'Algérie ont lancé, jeudi à Nairobi, un appel à un «passage à l'action» afin de renforcer l'alliance Europe-Afrique en matière de lutte contre le changement climatique avec des «projets concrets», sans attendre le sommet de Copenhague sur le climat. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M. Chérif Rahmani a suggéré d'organiser des « réunions informelles Europe-Afrique pour faciliter le chemin vers Copenhague ». Il a évoqué « un plan d'action Europe-Afrique fondé sur des projets concrets afin d'assurer la transition de l'Afrique vers une économie verte ». Face aux propositions de M. Rahmani, la secrétaire d'Etat française à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a répondu favorablement et a déclaré «je souscris pleinement à cette proposition d'avoir un groupe de ministres qui se réunissent régulièrement de manière informelle» pour travailler sur un plan d'action d'ici Copenhague. Elle a également souligné que «nous en appelons à l'action avant Copenhague, où un sommet décisif sur le changement climatique est prévu en décembre». Cette même responsable a annoncé que «nous n'avancerons que sur des projets concrets», évoquant les possibilités de développement de l'Afrique dans le secteur des énergies renouvelables - géothermie, solaire ou hydroélectricité. Ces déclarations ont été faites lors d'un débat sur le partenariat UE-Afrique pour la négociation d'un futur accord contre le changement climatique, au siège du Programme des Nations unies sur l'environnement (Pnue). A rappeler que l'Afrique et l'Union européenne ont approuvé, au mois de décembre dernier une importante déclaration commune sur le changement climatique, où les deux continents soulignent leurs préoccupations partagées face au réchauffement global de la planète et rappellent leur objectif commun d'aboutir à un accord international post-Kyoto ambitieux, à Copenhague, fin 2009. La déclaration commune Union européenne/Afrique démontre la convergence de vue des deux continents en dépit des fortes différences socioéconomiques qui les caractérisent. Cela tend à prouver plus globalement que de larges alliances sont possibles face à l'urgence du réchauffement global. Elle constitue une étape importante vers l'émergence d'approches communes et le renforcement des coopérations préparatoires au futur régime post-Kyoto. Nassima Bensalem