Abdelaziz Belkhadem a appelé à la “sécurisation des cadres” à travers des rémunérations substantielles pour les éloigner de la tentation. Le secrétaire général du FLN a plaidé, hier, dans une conférence de presse, pour l'activation des mécanismes de contrôle parallèlement au dispositif juridique pour combattre la corruption qui a la forme d'abus de pouvoir, d'abus d'autorité et de dilapidation. “Il faut prévenir la corruption en actionnant les mécanismes de contrôle, contrôle populaire, contrôle politique, contrôle policier, toutes les fonctions de contrôle”, a-t-il déclaré en précisant que la solution passe par “une pratique qui n'est autre que la transparence”. Il a appelé, par ailleurs, à “la sécurisation des cadres” à travers des rémunérations qui les éloigneront de la tentation. Cela d'autant plus que la consistance de l'enveloppe du programme du prochain quinquennat est faite pour attiser les appétits. C'est pourquoi Belkhadem a appelé à la protection des bons cadres et à combattre les véreux. Il a déploré toutefois le climat de suspicion qui contribue à la paralysie. Belkhadem a, par ailleurs, plaidé pour l'amendement de la loi sur l'information et la suppression du délit de presse. Il a révélé que le FLN a fait une proposition en ce sens, il y a deux ans, mais estime qu'elle est dépassée avec l'apparition de la cybercriminalité dont l'intégration au texte nécessite la collaboration des spécialistes. Un conseil de la déontologie, composé de journalistes, constituera le cadre “réglementaire” de la profession. “On doit sortir de ces histoires de délit de presse. Nous voulons arriver à la suppression du délit de presse”, dit-il. Sur la question des documents biométriques qui ont provoqué la polémique, Belkhadem a penché vers l'explication du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, reprenant sa réponse selon laquelle chacun prenne sa responsabilité. Il ne s'agit pas d'être d'accord ou de refuser, dit-il. Mais il a fustigé ceux qui veulent obliger la femme à enlever le hidjab et l'homme à couper sa barbe. “S'il y a des scanners corporels où on voit tout, n'y a-t-il pas de caméra qui peut montrer les oreilles sous le hidjab”. Il a justifié l'autre contestable disposition, “Lui répondant”, par la mauvaise traduction. Il s'agit, selon lui, d'un témoin, ce qui existe dans nos traditions. Il a dénoncé aussi la montée de l'islamophobie portée par l'extrême droite, qui a commencé avec l'interdiction des minarets pour aller jusqu'à l'interdiction du hidjab et les restrictions des libertés religieuses. Il a également dénoncé les clichés réducteurs sur les musulmans et l'amalgame entre les musulmans et les terroristes. Pourtant, a-t-il précisé, la tolérance a de tout temps été l'apanage des musulmans, dont l'Emir Abdelkader, qui ont protégé les chrétiens et les juifs. Il a répondu aux déclarations du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie présidé par Ferhat M'henni, en lui rappelant “les sacralités” du FLN, l'unité du pays et l'unité du peuple. Il a appuyé sa réaction en empruntant à une séquence historique de l'époque coloniale où FLN, ALN, GPRA… avaient exclu toute idée de partage du pays. Evoquant les deux otages du Sud, Belkhadem a affirmé que l'Algérie ne payera pas de rançon et que le citoyen enlevé retrouvera sa liberté. Il a reconnu que les relations entre l'Algérie et le Maroc ne sont pas au top, mais normales. Il a, cependant, rejeté l'attitude du Maroc qui négocie avec le Front Polisario mais accuse en même temps l'Algérie. Quant à la question de l'ouverture de la frontière, il a affirmé qu'il s'agit d'une question de souveraineté. Enfin, sur les négociations en cours pour la vente d'OTA pour un opérateur sud-africain, Belkhadem a d'abord rappelé que la nouvelle législation donne la priorité à l'Etat pour la reprise de toute entreprise étrangère. D'autre part, a-t-il expliqué, il ne s'agit pas de la vente de la licence qui demeure la propriété de l'Etat algérien, mais des actions détenues par le groupe égyptien.