Ultime recours des syndicalistes qui tentent d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la précarité de leur situation socio-professionnelle, la grève fait le tour des secteurs. Au moment où les travailleurs communaux poursuivent leur débrayage, ceux de la formation professionnelle préparent leur mouvement de protestation. Un sit-in est prévu le 18 mai prochain devant le siège du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Il s'agit de la seconde montée au créneau de ce secteur qui avait débrayé pour la première fois depuis son existence le 22 mars dernier. Le choix de cette action n'est pas fortuit puisqu'en déplaçant leur colère au siège de la tutelle, le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP) veut “dénoncer énergiquement les déclarations et autres propos tenus par le ministre de tutelle” à la suite de la dernière grève. Le bureau national du SNTFP “dément que le débrayage du 22 mars dernier n'ait pas eu lieu comme l'a soutenu le ministre, mais a été suivi à 65%, et ce, en dépit des pressions et menaces de représailles à l'encontre des adhérents”. Le communiqué du syndicat note que les syndicalistes sont loin d'être des perturbateurs comme l'a soutenu leur premier responsable mais “des syndicalistes prêts, quoi qu'il arrive, à user de notre droit constitutionnel”. Consciente de la justesse de son combat, la formation syndicale persiste et compte “poursuivre la protestation tant que la tutelle ne renonce pas aux pressions et aux intimidations” et tant qu'elle refuse “de répondre favorablement à la plate-forme de revendications”. Le document du SNTF rappelle à ce propos que les revendications des travailleurs ne sont pas limitées aux indemnités, mais aussi “notre correspondance en vue de la tenue d'assemblées générales électives des adhérents au niveau des centres et instituts de formation professionnelle, le statut particulier, le logement, les congés annuels pour le personnel administratif et professionnel, les postes budgétaires…” Les syndicalistes réclament l'autorisation de tenir des AG “pour que nous puissions prouver notre représentativité à 60%”. Ils comptent par ailleurs interpeller le président de la République sur les intimidations et les menaces dont font l'objet ses adhérents. Le communiqué du SNTFP note enfin que son bureau national a décidé de tenir la session du conseil national du syndicat le 29 mai prochain.