L'Algérie projette d'investir une enveloppe budgétaire de l'ordre de 317 millions d'euros dans la perspective du plan national de développement des énergies renouvelables pour la période 2008-2017. Cette opération alternative prévoit la production de 18 000 mégawatts qui seront destinés au marché local et 6 000 MW pour les besoins d'exportation. La concrétisation de ce projet aura pour cadre la nouvelle ville de Bellil, (Laghouat), qui aura le privilège d'abriter l'Institut algérien des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (IAEREE). Son objectif magistral est de développer les compétences nationales en matière de promotion et de développement des énergies renouvelables en Algérie. Ce projet, qui avait retenu l'attention des experts lors de la récente réunion du dialogue 5+5 à Oran, aura le mérite d'accompagner le programme de développement des énergies renouvelables élaboré par le gouvernement. Il est à souligner que ce choix stratégique est aiguillonné par l'important potentiel en énergies renouvelables dont recèle l'Algérie. Ainsi, l'IAEREE aura la mission de porter la part des énergies alternatives dans le bilan électrique national à 6% à l'horizon 2017 et à 25% en 2050. Selon les affirmations d'un expert, l'institut algérien, qui sera placé sous la tutelle du secteur de l'énergie, “assurera la prise en charge des besoins des entreprises (publiques et privées) en matière de formation”. Les animateurs de l'IAEREE auront également la tâche de dispenser des formations de spécialisation, de recyclage et de recherches appliquées dans l'ensemble des filières en corrélation avec les disciplines relatives aux énergies renouvelables. Cette équation énergétique, qui semble répondre au souci de préserver les ressources en hydrocarbures en place, intervient dans un contexte mondial marqué par l'exploitation des sources d'énergies renouvelables. Dans ce cadre, il faut noter le projet de la centrale électrique hybride solaire-gaz d'une puissance de 150 MW (Hassi-R'mel) ainsi que l'équipement en panneaux solaires d'une vingtaine de villages et installations isolés dans le sud du pays (pompage d'eau, alimentation électrique de relais de communication en sites isolés…). Ce projet, qui accuse un retard de cinq ans, sera réalisé avec le partenaire espagnol Abner, apprend-on par ailleurs. Selon un expert consultant auprès du ministère de l'Environnement, l'Algérie, à l'instar d'autres pays en développement, n'a pas actuellement d'obligations de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Cependant, la politique énergétique de l'Algérie encourage l'utilisation des énergies renouvelables qui devraient représenter dans le bilan énergétique national 5 à 6% à l'horizon 2015. Ainsi, la filière des énergies renouvelables se révèle un des pivots prioritaires dans la politique nationale de maîtrise des énergies renouvelables, notamment le solaire dont dispose l'Algérie.