L'institution financière internationale a restructuré son portefeuille de projets en cours dans le pays. Le dernier cas pour l'Algérie remonte à l'exercice budgétaire 1996. Il avait été conçu en tant que stratégie transitoire de coopération d'une année à l'appui de l'important programme de stabilisation du gouvernement de novembre 1995. L'Algérie se trouvait alors à un carrefour crucial de son histoire. L'appui que la Banque avait proposé a été structuré autour de trois éléments-clés : appui aux réformes structurelles pour la transition en faveur du marché ; protection des pauvres au cours de la période de transition grâce à des programmes ciblés de filet social ; financement extérieur et renforcement de la capacité du pays à mobiliser des ressources extérieures (avec l'aide du FMI par le biais du rééchelonnement de la dette et d'initiatives conjointes avec la SFI et l'AMGI pour mobiliser l'investissement direct étranger). La stratégie prévoyait la mise en œuvre d'importants programmes d'ajustement structurel et sectoriel, avec de moindres montants pour le financement des filets sociaux. Cependant, l'ambitieux programme de réformes envisagé à l'appui de l'ajustement ne s'est pas matérialisé face à l'absence d'accord quant à leur contenu. Entre 1997 et 2000, divorce entre l'Algérie et la banque mondiale En outre, entre 1997 et 2000, les mesures réussies de stabilisation macroéconomique jointes à la reprise des prix pétroliers ont réduit le besoin de financement par la Bird. En conséquence, le programme de prêts s'est limité à l'approbation d'environ deux projets par an, portant sur les secteurs sociaux (projet de résorption de l'habitat précaire et appui à un fonds social) et le développement rural (projet emploi rural). La tâche du groupe de la Banque mondiale a été rendue difficile au cours de cette transition en raison du terrorisme et de l'absence d'un consensus social sur l'orientation et la profondeur des réformes structurelles. "Le gouvernement algérien a historiquement été davantage disposé à réformer pendant les années de dépression du marché pétrolier qu'au cours de celles de boom”, note la Banque mondiale. L'institution monétaire internationale estime qu' “une défiance de la part de certains membres du gouvernement, de la bureaucratie et de la société civile vis-à-vis du rôle et de la mission de la banque a également contribué à réduire l'efficacité de la banque sur le terrain”. Au cours de l'exercice budgétaire 1996, avec plus de 52% des projets et 71% des engagements “à risque”, le portefeuille de projets en Algérie était dans une situation critique, résultant entre autres de lacunes majeures dans la conception et la mise en œuvre de projets conçus dans les années 1980. Un assainissement vigoureux sous forme d'annulation de reliquats de prêts et de restructuration de projets a été mené. Durant l'exercice budgétaire 2002, les pourcentages des projets et engagements à risque ont été fortement réduits, passant respectivement à 15,4% et 24,9%. Et au début de l'exercice budgétaire 2003, la situation du portefeuille s'est détériorée. Cette situation a immédiatement fait l'objet de discussions approfondies entre la Banque mondiale et les autorités algériennes qui ont pris rapidement, chacune de son côté, les mesures requises pour redresser la situation. Suite aux progrès réalisés, deux projets ont été reclassés dans la catégorie des projets hors risque. De plus, il a été décidé conjointement de clôturer comme prévu deux projets actuellement en statut risqué. Ce sont ceux concernant l'habitat précaire et l'eau et assainissement qui vont arriver à terme comme prévu le 30 juin et le 30 décembre 2003 respectivement. Reflet des problèmes dans l'exécution des projets, la performance de décaissement des prêts à l'investissement a été faible depuis l'exercice budgétaire 1997 et bien en dessous des moyennes de la région et de la banque. Alors que le ratio de décaissement s'était amélioré au cours de l'exercice budgétaire 2002 pour se situer à 18,2%, il est toujours inférieur à la moyenne de la banque pour l'exercice budgétaire 2002 de 20,6%. Le ratio annualisé pour l'exercice budgétaire 2003, basé sur la performance des dix premiers mois, se situe à 10,6%. Bon nombre des problèmes affectant l'exécution des projets ont trait au manque de familiarité avec les directives de la banque sur la passation des marchés et la gestion financière. Un rapport analytique sur la passation des marchés (CPAR) vient d'être complété et une évaluation des responsabilités fiduciaires en matière de gestion financière (CFAA) est prévue pour l'exercice budgétaire 2005. La banque a réalisé une première revue de la performance du portefeuille-pays (CPPR) à Alger en février 2003, afin de remédier aux facteurs systémiques affectant la qualité du programme de la banque en Algérie. La mise en œuvre du plan d'action qui a résulté de l'exercice CPPR devrait aboutir à une réduction des engagements à risque de 55% à moins de 33% en juin 2003. Reprise de dialogue en 1999 En 1999, le premier gouvernement du président Bouteflika a sollicité l'appui de la banque pour ouvrir le secteur de l'infrastructure à l'investissement privé. Les prêts institutionnels ont porté, entre autres, sur une assistance technique aux télécommunications et secteur postal (9 millions de $ US), le développement des connaissances et à l'innovation (PDCI), une assistance à la privatisation (5 millions de $ US), assistance technique à la modernisation du système budgétaire (23,7 millions de $ US), une assistance technique dans le secteur de l'énergie et des mines (18 millions de $ US), le développement de l'infrastructure du système financier (16,5 millions de $ US), une assistance technique au secteur des transports (8,7 millions de $ US) et une assistance technique au développement du crédit hypothécaire (5,5 millions de $ US). En plus de ces projets d'assistance technique, deux prêts d'urgence ont été approuvés : un prêt à la reconstruction d'urgence de la zone sinistrée de Aïn Témouchent (83,5 millions de $ US) en 2000 ainsi qu'un prêt à la réduction de la vulnérabilité urbaine de la wilaya d'Alger aux catastrophes naturelles (88,5 millions de $US) en 2002. Un accord de collaboration a été conclu au milieu de l'année 2001 dans le cadre d'un “Programme intérimaire” (2002 - mi-2003) ; une nouvelle stratégie de coopération se définit, le dialogue sur les aspects de politique économique se renforce grâce à des travaux analytiques approfondis, et de l'établissement d'un bureau de liaison à Alger. La Banque a investi d'importantes ressources à l'appui du programme de réforme de l'Algérie avec des travaux analytiques et des services-conseils pour étayer le dialogue de politique et orienter les interventions. Il s'est agi notamment d'une revue des dépenses publiques pour les secteurs sociaux en 2001 ; une évaluation de la pauvreté en 1998 ; une évaluation du secteur privé en 1999, suivie par une enquête sur le climat de l'investissement en 2003 ; un rapport du service-conseil pour l'investissement étranger (FIAS) en 2002 ; une stratégie macro-économique à moyen terme pour la croissance et la stabilité sociale en 2002 ; un rapport analytique sur la passation des marchés (CPAR) en 2002 et un programme de modernisation de la gestion des dépenses publiques en 2002. SFI L'Algérie est devenue un membre de la SFI en 1990. Au début des années 90, la situation du pays sur le plan de la sécurité et sur le plan politique ainsi que l'absence d'engagement du gouvernement à libéraliser l'économie n'étaient pas de nature à attirer les investissements de la SFI à travers des partenaires locaux ou étrangers. Le premier investissement de la SFI en Algérie a eu lieu pendant l'exercice budgétaire 1993 — un prêt de 10 millions de $ US à Hélios, une compagnie pétrochimique. À la fin de l'exercice budgétaire 1999, le portefeuille total de la SFI en Algérie ne représentait que 7,7 millions de $ US, dont un prêt non remboursé à Hélios de 4,7 millions de $ US et deux prises de participation dans le secteur financier—Arab Banking Corporation d'Algérie (2 millions de $ US), et Société générale d'Algérie (1 million de $ US). Au 30 avril 2003, le portefeuille net de la SFI engagé en Algérie est de 58,6 millions de $ US. Les investissements comprennent une garantie de 20 millions de $ US d'un mécanisme de renforcement commercial, et un prêt de 35 millions de $ US à la première cimenterie privée en Algérie (Cimenterie d'Algérie). AMGI L'AMGI a facilité un montant total d'investissement direct étranger en Algérie estimé à 248,4 millions de $ US. Au début de l'exercice budgétaire 2003, l'AMGI n'avait pas de portefeuille de garanties en cours en Algérie. Les projets qui ont bénéficié des garanties de l'AMGI dans le passé en comprennent une dans le secteur pétrolier et du gaz et une dans le secteur bancaire. M. R.