Le directeur du projet Super Potager, Mohamed Bouchentouf, a quitté l'Algérie il y a dix ans. L'une des raisons principales qui l'ont incité à faire le “saut” est une altercation verbale : “J'avais proposé un projet détaillé et très ambitieux à un de mes supérieurs et je n'ai eu comme seule réponse : ‘qui t'a demandé de réfléchir ? On te demande de rester dans ton coin et c'est tout'. Cette réaction était celle de trop et je n'avais pas d'autres choix que de quitter le pays où on ne respectait plus mes compétences”. Visiblement aigri par ce qu'il avait vécu en Algérie, il est revenu sur ses anciennes expériences professionnelles : “J'ai été directeur de l'agriculture dans les wilayas d'El Oued et d'Oran et ce statut m'a permis de voir de plus près ce qui se passe”. Avant de lancer : “D'ailleurs le meilleur exemple de gâchis sont les chambres d'agriculture. Que quelqu'un ose me dire ce qu'elles ont réalisé depuis leur création ? Rien, tout simplement.” Directeur de projet à l'ONG Pro-Natura International (basée à Paris), ce docteur en agronomie semble se plaire dans son travail: “Le Super Potager a été installé déjà au Sénégal et au Niger et dès la semaine prochaine je serai en Mauritanie pour installer ce projet”. Pour l'étape de Hassi-Messaoud, M. Bouchentouf dira qu'“il fallait trouver des familles qui pratiquent le maraîchage et également une terre à proximité d'un point d'eau, et qui est protégée contre les ventes et les vents de sable en plus évidemment de la qualité d'eau. Ces conditions réunies, on a choisi les deux familles des deux périmètres agricoles”. Il indiquera que cette expérience est “une première étape sur une échelle familiale avant de la transposer à des échelles plus grandes”. Des ambitions qu'il affiche grandes et prometteuses : “Je suis en train de réfléchir à de nouveaux systèmes oasiens en plus d'être, malgré tout, optimiste pour l'amélioration des conditions dans notre pays.” Pour cela, il préconise : “Grâce à des ONG ou des compagnies pétrolières”, d'effectuer “des formations courtes, de 5 à 6 jours, dans lesquelles on pourra avoir des formateurs et des encadreurs, et ça, c'est déjà du transfert de technologie”.