Programmes surchargés, leçons expédiées à la carte, devoirs proposés à la chaîne, journée sans repos, l'élève est traité comme une éponge qu'on arrose à l'emporte-pièce de cours à longueur de journée avant de le laisser rentrer chez lui complètement épuisé sans avoir rien retenu du flot d'informations avec lesquelles il a été “matraqué”. À cette effet, les élèves, les parents d'élèves, les professeurs, le directeur et le surveillant général du lycée Amar-Khoja d'Illoula Oumalou ont tenu une réunion le 4 mai dernier, pour débattre des voies et moyens à mettre en œuvre pour sauver l'année scolaire qualifiée de calvaire pour les élèves en matière de travail et de catastrophiques en matière de résultats, selon les informations qui nous sont parvenues. Cette réunion, organisée à l'initiative des élèves, avait pour seul objet un seul point à débattre : une moyenne de passage à 8,5 ou à 9 sur 20, une barre qui permettra aux élèves de 1re AS de passer en 2e AS et à ceux de 2e AS d'accéder en 3e AS. Les notes étaient très mauvaises aussi bien au premier trimestre qu'au second trimestre. Beaucoup d'élèves n'ont aucune chance de passer en classe supérieure avec des notes qui atteignent rarement le 10 sur 20. “Avec la moyenne inférieure à 10 sur 20, inéluctablement, c'est le redoublement pour plus de la moitié et l'exclusion pour ceux qui sont âgés”, nous a dit un élève de première année secondaire. Pour cela, la réponse de l'administration et de l'équipe pédagogique, ne s'est pas faite attendre. L'application d'une telle décision ne relève pas de leurs prérogatives mais des plus hautes autorités éducatives du pays. La moyenne de 10 sur 20 est exigée pour tout passage en classe supérieure et pour les examens nationaux du BEM et bac. Cela dit, le directeur et le staff pédagogique du lycée ont informé les élèves et leurs parents que l'application d'une telle décision, à savoir le rabais de la moyenne de passage à 8,5 doit d'abord obtenir l'aval de la direction de l'éducation ou du ministère de l'Education nationale. Non satisfaits de cette réponse et pour se faire entendre, les élèves, tous niveaux confondus, ont organisé deux jours de grève, mercredi et jeudi. La grève pourrait reprendre dans le courant de cette semaine si leurs revendications ne sont pas acceptées. De leur côté les lycéens de Bouzeguène se sont mis en grève la semaine dernière pour exiger la remise de leurs bulletins de notes. À quelques jours du baccalauréat, tout paraît flou pour de nombreux lycéens candidats au sésame de juin prochain. De nombreux professeurs nous ont affirmé que le retard est assez marquant. Beaucoup d'entre eux ne se reposent que le vendredi afin liquider, chacun à sa manière, le lourd programme qui, même sans grève, nécessite une rallonge d'au moins deux à trois semaines. L'entrée en vigueur du week-end semi-universel n'a pas arrangé les choses. Avec cinq jours ouvrables un allègement des programmes, à tous les niveaux, est plus qu'impératif pour l'année prochaine. L'année scolaire 2009/2010 est une année hors norme.