Depuis le début du mois d'août en cours, une épidémie de conjonctivite touche des centaines d'Algérois et ce, chaque jour que Dieu fait. Selon des chiffres officieux, quelque 14 000 cas sont déjà à déplorer. Tous les services d'ophtalmologie sont assiégés par des centaines de consultants dès les premières heures d'ouverture. Certes, il ne s'agit pas d'une pathologie pouvant présenter un danger vital, elle provoque tout de même des douleurs et une gêne nécessitant une prise en charge rapide pour éviter notamment sa propagation. Les ophtalmologues se sont mobilisés pour faire face au nombre croissant de malades. Au niveau de l'hôpital Nafissa-Hamoud (ex-Parnet), quelque deux cents patients sont consultés chaque jour. “Nous avons enregistré des pics de 380 cas en une seule journée”, déclare Pr Chachoua, chef de service ophtalmologie. Cette dernière estime par ailleurs que les collectivités locales ont une grande responsabilité dans ce qui est arrivé. “Partout où nous passons, nous constatons des amoncellements de saletés qui sont les facteurs d'épidémie et surtout en été. Nous avons enregistré des épidémies et nous allons en connaître d'autres, tant que les problèmes d'hygiène ne sont pas pris à bras le corps”, explique le même spécialiste. Le professeur conseille aux citoyens de respecter les règles d'hygiène qui leur permettront d'éviter de contracter la conjonctivite dont les symptômes sont l'inflammation de l'œil, les larmoiements, les sécrétions purulentes et dans certains cas des états de fièvre. “Il faut éviter d'embrasser les personnes malades et lorsqu'il y'a un cas dans la famille, chacun doit avoir une serviette pour son seul usage personnel”, ajoute-t-elle. Elle estime que la prise en charge d'un patient s'élève à 600 dinars pour l'achat des antibiotiques et d'un anti-inflammatoire qui sont disponibles sur le marché. Les prélèvements effectués ont permis de déterminer quels sont les germes responsables de cette épidémie, mais aucune étude épidémiologique n'est lancée pour connaître le processus de contamination qui reste toujours une énigme, même si des suppositions sont émises : les piscines et les plages. Dans l'état actuel, seuls la prévention et le respect des normes d'hygiène sont en mesure de préserver les personnes encore indemnes. S. I.